Depuis décembre 1987, l'Assemblée Générale de l'ONU a déclaré le 26 juin Journée Internationale contre le Trafic Illicite et la Consommation de Drogues dans le but de renforcer la coopération pour prévenir et éradiquer ce fléau qui constitue une grave menace pour la santé des personnes et pour la stabilité politique et économique des nations.
L'ONU a adopté une politique globale destinée à réduire avant une décennie la production et la demande, à contrôler les médicaments sensibles, à empêcher leur détournement vers le marché noir et à protéger les femmes et les enfants d'un fléau mortel. Malheureusement ces objectifs sont très loin d'être atteints.
La raison de ce fiasco pourrait se trouver dans les déclarations de l'expert colombien Augusto Pérez, qui a signalé qu'en matière de narcodépendance, l'aspect le plus important et sur lequel on met moins d'accent est la prévention.
Un article publié récemment par le quotidien The New York Times se prononcent dans les mêmes termes car il assure que les États-Unis et d'autres pays comme le Mexique doivent voir plus au-delà de l'idée selon laquelle les addictions ne sont pas seulement un problème judiciaire qui peut être résolu avec des arrestations, des procès et des condamnations. « Nous devons, indique le New York Times, l'attaquer de façon concertée avec des politiques de santé publique et d'éducation ».
Ce sont justement ces politiques qui ont fait défaut dans les pays touchés par le trident néfaste de la drogue : la production, le transfert et la consommation et qui ne peuvent pas être combattus de façon isolée.
À l'intérieur des États-Unis, le plus grand consommateur de drogues du monde, où arrivent des stupéfiants provenant de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique Latine, ce sont les approches policières qui l'emportent à l'intérieur et les approches militaires vers l'extérieur ce qui a provoqué un tourbillon de violence dans lequel la population civile est prise en otage.
Rien qu'au Mexique, plus de 100 mille morts ont été enregistrées depuis 2006 à cause de l'affrontement entre l'état et les maffias de trafiquants et entre elles-mêmes pour le contrôle de territoires et de routes.
Si l'on ajoute les pertes en vie humaines au Guatemala, au Honduras, au Salvador et en Colombie, le résultat est similaire à celui d'une guerre de grande intensité.
D'autres données qui démontrent l'échec de l'approche militaire indiquent que depuis le début de l'intervention des États-Unis et de leurs alliés en Afghanistan dont ils occupent encore une grande partie, la production d'opium ne cesse pas d'augmenter.
D'autre part, bien que l'on ait fait retomber la responsabilité sur les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, organisation de guérilla, de se trouver derrière le trafic de drogues, après la signature des accords de paix leurs membres ont quitté les zones d'influence et malgré cela, la DEA, l'Agence Anti-drogues des États-Unis, a reconnu qu'en 2017 la culture de coca a augmenté de 18% et la fabrication de cocaïne de 35%.
La DEA a également fait savoir qu'en 2016, la consommation de drogues a augmenté de 12%, en territoire étasunien et les morts pour overdose ont grimpé de 56%.
L'offre, le trafic, la consommation et la violence qu'ils génèrent doivent être combattus avec des approches multidisciplinaires incluant l'éducation, la santé et le développement autrement ce fléau nous vaincra encore et une fois et les victimes s'accumuleront devant nos yeux si jamais nous ne nous trouvons pas parmi elles.