Sans oublier les affronts subis lors de la dernière réunion du G-7, l'Union Européenne, pleine de méfiance, accueillera à partir d'aujourd'hui la visite du président des États-Unis Donald Trump, qui, pendant une semaine aura des entretiens qui pourraient redessiner les relations entre Washington et le Vieux Continent.
L'imprévisible chef de la Maison-Blanche arrive se soir à Bruxelles, la capitale de la Belgique, et siège des principales institutions européennes, où il participera les 11 et 12 juillet au Sommet Annuel de l'OTAN.
On attend des journées orageuses après les récentes critiques de Trump contre ses alliés pour ce qu'il considère une répartition injuste des dépenses dans ce bloc militaire. Les attaques de Washington ont surtout pris pour cible la chancelière fédérale allemande Angela Merkel mais il n'a pas épargné presque aucun leader européen.
Trump n'a pas hésité à rappeler au nouveau président du gouvernement espagnol que son prédécesseur, Mariano Rajoy, avait pris l'engagement d'augmenter son budget militaire et ses apports à l'OTAN.
Selon les comptes de Trump, son administration paie 90% des factures, peut-être une donnée exagérée mais qui, en tout cas, lui permet d'agir en patron de cette organisation et de donner des ordres à sa guise.
L'exigence est que les autres membres destinent 2% de leur PIB au maintien de cette machine militaire et ce thème pourrait faire monter le ton de la réunion.
Les Européens ont de fortes raisons pour douter de la fiabilité de Trump en tant que partenaire car il a déjà quitté l'Accord de Paris sur le Changement Climatique ; le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, l'UNESCO. Il a également transféré, faisant fi de l'opinion publique internationale, son ambassade de Tel Aviv vers Jérusalem et il s'apprête à torpiller l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce.
Au terme du sommet de l'OTAN, monsieur Trump effectuera une visite en Grande Bretagne où il trouvera une Theresa May affaiblie dont l'équipe a perdu juste hier Boris Johnson, qui occupait le poste de ministre des Affaires étrangères et qui a été l'un de ses plus proches collaborateurs.
La première ministre britannique devra s'employer à fond dans un véritable exercice de prestidigitation afin que son interlocuteur ne perçoive pas dans toute son ampleur les manifestations de protestation contre sa visite qui auront lieu y compris autour du terrain de golf appartenant au magnat président d'Écosse où l'on prévoit qu'il passera au moins une nuit.
La méfiance règne aussi en ce qui concerne la dernière étape du périple de Trump qui se réunira le 16 juillet avec le président de la Russie, Vladimir Poutine, à Helsinki, la capitale de la Finlande. La sensation grandit ,parmi les dirigeants européens, du fait que les États-Unis traitent d'une meilleure façon le chef d'état russe que beaucoup d'entre eux.
Trump a laissé entrevoir, à plusieurs reprises, qu'il considère le bloc du Vieux continent comme des rivaux au lieu de partenaires, ce qui n'est pas étonnant dans sa conception ultra-nationaliste et dans ses politiques d'isolement qui laissent, chaque plus derrière, les vieilles idées du village global, maintenant sillonné de murs et d'autres obstacles.