Attaqué par des partisans, par des adversaires et par la grande presse, le président des États-Unis, Donald Trump, a été obligé de faire une de ses habituelles marche-arrière, cette fois-ci au sujet de ses déclarations au cours de la conférence de presse au terme de sa réunion au début de cette semaine avec son homologue de la Russie, Vladimir Poutine.
À Helsinki, la capitale de la Finlande et siège de cette rencontre, le chef de la Maison-Blanche a désavoué les services d'investigations étasuniens, la dite « communauté d'intelligence », lorsqu'il a assuré qu'il n'y a eu aucune ingérence russe dans les élections présidentielles de 2016 qui l'ont porté à la présidence.
Il s'avère que les services d'espionnage pensent tout le contraire et ils assurent en avoir des preuves.
La contradiction aurait pu rester comme une simple anecdote mais Trump, avec sa conduite imprévisible, s'est attiré l'aversion de beaucoup de personnes de la classe politique étasunienne qui n'ont pas hésité à l'accuser même de trahison aux intérêts nationaux.
Les attaques ont pris une telle envergure que le président à dû chercher des justifications. Il est allé jusqu'à dire qu'il s'était trompé de phrase ou qu'il a été mal-interprété par la presse.
La réalité est beaucoup plus simple. Il s'avère que le chef de l'état le plus puissant du monde en termes économiques et militaires n'a pas encore appris à mesurer ses propos et à adapter sa conduite aux normes de coexistence internationale car ce n'est pas le premier imbroglio auquel son incontinence verbale l'a conduit.
Maintenant la situation est un peu plus délicate car après l'été, les États-Unis seront plongés dans les élections de mi-mandat au cours desquelles seront rénovés la Chambre des Représentants, un tiers des sénateurs ainsi que 36 gouverneurs et 46 législatures des États.
Il ne s'agit donc pas d''élections de moindre importance et beaucoup de membres du Parti Républicain qui détient actuellement la majorité au Congrès des États-Unis, ont une peur panique de perdre leur prédominance à cause des maladresses du président.
Si la Russie est intervenue ou non aux dernières élections n'est pas le problème de fond, mais à peine une excuse pour faire pression sur Trump et pour essayer de faire en sorte que dans les prochains mois sa conduite soit politiquement correcte et éviter que le Parti Démocrate ne gagne du terrain.
C'est une tâche ardue car le président ne semble pas avoir des limites et, au cours de l'année dernière il a fait perdre beaucoup de prestige aux États-Unis sur le plan international et il s'est isolé encore plus.
C'est ce qu'a fait remarquer le quotidien « The New York Times » dans un éditorial lorsqu'il a affirmé « la seule chose qui est claire est qu'un président qui est très en dehors de sa compétence est en train de plonger les États-Unis dans des problèmes profonds »
De mauvaises nouvelles pour un politique très polémique et qui, cela fait à peine quelques jours, a exprimé sa volonté d'aspirer à la réélection en 2020, un objectif qu'il aura du mal à atteindre s'il continue sur sa lancée.