L'on peut voir le visage le plus cruel des politiques de pillage des systèmes colonialiste et capitaliste dans les plus de 5 mille communautés et peuples indiens qui existent dans quelque 90 pays du monde qui ont pour commun dénominateur la pauvreté, la vulnérabilité et la discrimination.
Il s'agit de quelque 370 millions de personnes qui maintiennent et pratiquent des formes particulières de culture dont leurs langues autochtones, leur organisation sociale et la façon d'établir des rapports entre elles et avec leur entourage naturel, mais qui souffrent d'une grande pression ayant pour but de les amener à changer cette façon de vivre et à remettre leurs territoires et leurs richesses à la voracité de modèles irrationnels de production et de consommation.
Bien qu'elles ne représentent que 5% de la population totale de la planète, elles figurent parmi le 15% des plus pauvres et laissés-pour-compte , une réalité qui, à quelques exceptions près, peut être constatée tous les jours dans la majorité des pays de Notre Amérique où jusqu'à il y a un peu plus d'un demi-millénaire, ont habité des civilisations qui étonnent ceux qui se penchent sur leur profondeur et sur leur développement.
Pour attirer l'attention sur les problèmes de ces communautés, l'ONU a institué le 9 août comme Journée Internationale des Peuples Indiens, un effort louable mais malheureusement inutile jusqu'à présent en ce qui concerne l'amélioration de la qualité de leurs vies et la garantie de l'exercice de leurs droits, la défense de leurs terres et de leurs ressources naturelles qui sont l'objet de la convoitise de chefs d'entreprise et de transnationales.
Il existe au Guatemala un exemple fort éloquent : selon des données officielles, les indiens représentent 40% de la population mais en réalité ils sont 60 pour 100 habitants et l'immense majorité sont pauvres ou extrêmement pauvres.
Bien qu'il ait des lois qui les protègent et que même un des chapitres les plus complets des Accords de Paix qui ont mis fin au conflit interne de 36 ans soit dédié à ce thème, ils sont lettre morte dans la pratique
Le récent enlèvement, torture et assassinat de la jeune de 25 ans, Juana Raimundo, activiste des droits de l'homme au sein de l'ethnie Ixil, ainsi que l'exécution, depuis le début de l'année, de 13 leaders indiens et la criminalisation de 76 accusés et arrêtés pour des délits inexistants, démontrent le peu que l'on a avancé.
En Colombie les peuples originaires et afro-descendants sont extrêmement vulnérables. Depuis 2016, malgré la signature des accords de paix, des groupes armés ont tué 65 dirigeants indiens.
Même face à l'indifférence et au silence des grands médias, des nouvelles filtrent sur la répression brutale dont est victime le peuple Mapuche en Argentine et au Chili où défendre leurs terres ancestrales et leurs coutumes est devenu un crime qui est payé parfois avec la vie.
Il est bon qu'il existe une Journée Internationale des Populations Indiennes ou que 2019 ait été proclamé Année Internationale des Langues Indiennes, mais il serait mieux que cela se traduise par des actions concrètes en faveur de ces communautés et qu'un jour, comme l'a rêvé notre Héros National José Martí, l'indien se lève en Amérique et commence à marcher.