Cette semaine et avec beaucoup moins de couverture médiatique et moins d'accent que ceux que le thème mérite, l'on a commémoré le 73e anniversaire du bombardement atomique cruel et non-nécessaire que les États-Unis ont perpétré contre les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagazaki, au moment où la fin de la Seconde Guerre Mondiale était définie.
Le 6 août 1945, la force aérienne étasunienne a largué une bombe d'uranium sur Hiroshima qui l'a détruite et qui a pulvérisé à l'instant 93 mille personnes. Trois jours plus tard le crime a été répété avec un engin au plutonium contre Nagasaki où 75 mille personnes sont mortes en quelques secondes seulement.
Les blessures, les brûlures et les effets de la radiation ont porté le nombre de victimes à plus de 200 mille en peu de temps et encore aujourd'hui il faut mettre à jour les chiffres chaque année car l'holocauste nucléaire continue à tuer des gens.
L'un des pires massacres commis dans l'histoire de l'humanité reste impunie, et pire encore, beaucoup de chroniqueurs qui recréent les faits ou des fonctionnaires qui participent aux cérémonies, oublient de signaler que les États-Unis ont été les coupables de cette tragédie.
C'est une fausseté que de prétendre que l'attaque nucléaire avait pour objectif de sauver la vie d'un million de soldats nord-américains qui auraient été tués au cours d'un dernier assaut contre l'empire du soleil naissant. En août 1945, l'Italie et l'Allemagne Nazie avaient déjà capitulé et l'échine dorsale de l'armée japonaise était facturée raison pour laquelle les jours de la guerre du Pacifique étaient comptés.
Ce que voulaient les États-Unis c'était terroriser le monde avec leur potentiel destructif et freiner l'Union Soviétique, la véritable gagnante du conflit.
Quand le président Harry Truman a ordonné de lancer l'attaque, il est devenu l'un des plus grands criminels de notre espèce, mais curieusement l'histoire ou plutôt les historiens ont refusé de le condamner.
Le monde est entré ainsi dans une nouvelle ère, celle de la terreur nucléaire et ces 73 dernières années, il s'est retrouvé, plus d'une fois, au bord de la destruction totale.
Ces mois-ci, les puissances nucléaires dépensent des milliards de dollars dans la modernisation de leurs arsenaux comme si elles avaient la possibilité de s'en servir et de rester en vie le lendemain.
Au cours de la cérémonie officielle qui a eu lieu à Nagasaki, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis l'accent sur le fait que ce n'est qu'à travers la dénucléarisation totale que l'on pourra éviter la répétition de cette tragédie.
Il a rappelé qu'en juillet 2017 l'on a approuvé un document sur l'élimination de ce type d'armes, signé par 122 pays à l'exception des puissances nucléaires et, chose bizarre, du Japon, le seul pays qui a été victime d'une attaque de cette nature.
Je me souviens en ce moment d'un conte du grand écrivain guatémaltèque Marco Augusto Quiroa intitulé « La forma de la Tierra » (La forme de Terre) et qui prend fin par cet impressionnant avertissement :
« Nous ne savons pas comment sera la vie demain ou dans mille, 3 mille, 5 mille ans. Il se peut qu'elle ait la forme d'une tâche d'humidité, de flamme gelée, de rafale de vent. Ou de champignon atomique ».