Après avoir occupé une place remarquable dans l'économie mondiale et gagné le respect et la reconnaissance de la communauté internationale sous les gouvernements dirigés par le Parti des Travailleurs, le Brésil connaît une chute presque libre avec une augmentation époustouflante de la violence et des inégalités sociales.
Les résultats d'une étude faite par l'ONG Forum Brésilien de Sécurité Publique sont impressionnants. Il signale qu'en 2017 le pays a été le théâtre de 63 880 assassinats, c'est-à-dire, 175 par jour ou, si l'on veut le voir d'une autre façon, 7 toutes les heures.
Pour que l'on puisse avoir une idée de la terrible situation existant dans le Géant Sud-américain, l'analyste Juan Nepomucemo a publié dans le quotidien Página Doce un article dans lequel il indique que l'année dernière il y a eu, au Brésil, plus de victimes de la violence qu'en Syrie à laquelle les puissances occidentales et certains pays arabes ont imposée une guerre sanglante et destructive.
Les morts révèlent aussi les inégalités croissantes qui ne cessent d'augmenter depuis trois ans entre les secteurs les plus riches et les plus pauvres de la population de ce grand pays.
Tandis que Sao Paulo, l'état le plus développé, a un taux d'homicides de 10 pour 100 mille, à Rio Grande del Norte, l'un des plus arriérés, ce taux est de 68 pour 100 mille.
L'augmentation de la violence est due aussi aux initiatives maladroites prises par le gouvernement du président non-élu Michel Temer dont celle consistant à utiliser l'armée pour combattre un problème pour lequel elle n'est pas préparée.
De cette façon la violence se nourrit des dispositifs créés pour la combattre et les résultats sont dévastateurs. Les forces de sécurité tuent chaque jour 14 Brésiliens, 21% de plus qu'en 2016.
L'augmentation des agressions contre les femmes est aussi importante, en particulier les viols qui ont atteint l'année dernière le chiffre de 60 mille bien que des organisations sociales signalent qu'ils pourraient être le double car une grande quantité de victimes refusent d'aller faire la dénonciation dans un commissariat de police où, fréquemment, au lieu de recevoir de l'aide, elles sont maltraitées par les agents.
Il s'agit de registres historiques qui démontrent comment, chaque jour, le pays s'effondre, sans que les autorités fassent quelque chose pour l'éviter, peut-être parce qu'elles mêmes, elles sont trop occupées dans l'occultation de la corruption dans laquelle elles sont impliquées et elles n'ont pas le temps de s'occuper de la sécurité des citoyens.
Depuis le coup d'état en douce fait par le parlement contre la présidente Dilma Rousseff, on assiste à une augmentation de la mortalité infantile, à la réapparition de maladies qui étaient sous contrôle ou en voie de disparition, au retour d'entre 5 et 8 millions de Brésiliens aux griffes de la pauvreté et du chômage.
Les responsables ? Et bien, les mêmes qui maintiennent en prison l'ex-président Luiz Inacio Da Silva, Lula, condamné, au terme d'un procès politisé sans preuves, à 12 ans et 1 mois de prison, pour empêcher qu'il retourne à la présidence et qu'il fasse avancer le pays sur une autre voie au moment où le Brésil est au bord d'un gouffre et il est sur le point de faire un pas en avant!