Le Parti Démocrate a réussi à reprendre le contrôle de la Chambre des Représentants au cours des élections de mi-mandat qui ont eu lieu hier aux États-Unis et dont le résultat les plus évident est la haute polarisation qui existe au sein de la société nord-américaine sous la présidence de Donald Trump.
À partir de janvier l'on assistera donc à un changement de la dynamique politique du pays car les élections d'hier ont mis fin au contrôle quasi total qu'exerçaient les Républicains, qui détenaient la majorité des sièges aux deux Chambres du Congrès en plus d'avoir un président de leur parti. Maintenant l'agenda législatif du président Donald Trump se heurtera à de sérieux obstacles pour être approuvé.
Les Démocrates auront la possibilité d'ouvrir des enquêtes sur des sujets brûlants dont la présumée complicité entre la campagne présidentielle de Trump et la Russie en 2016 ou sur les déclarations de revenus du président et ils seront en mesure de promouvoir un procès politique contre le locataire de la Maison-Blanche.
Bien que la reprise du contrôle de la Chambre des Représentants par les Démocrates puisse être interprétée comme un vote punition contre Trump à cause de sa rhétorique agressive et de haine, les résultats n'ont pas été ceux escomptés par les Démocrates.
Selon les données, les républicains ont réussi à ajouter de nouveaux sièges à leur majorité au Sénat et des Sénateurs de cette organisation dont les sièges étaiement en danger dans des États comme l'Indiana,le Missouri et le Texas, ont pu les garder grâce à la forte campagne que Trump a faite en leur faveur.
En fait, le président s'est fortement engagé dans le processus électoral et il a centré son discours sur l'immigration, prenant pour cible la caravane de milliers de migrants centraméricains qui essaie de traverser le Mexique en direction de la frontière sud des États-Unis.
L'agence de presse Prensa Latina signale qu'il y a un facteur négatif pour les aspirations de Trump à la réélection. Il s'agit de la confirmation de la perte de soutien dans les districts suburbains qui ont contribué à le porter à la présidence aux élections générales de 2016.
Ces élections sont intéressantes car elles ont montré un éventail large et varié de candidats ce qui est une preuve des temps que vivent les États-Unis. Une grande diversité de genre, d'orientation sexuelle, de race et de religion sans précédents jusqu'à présent a été constatée.
Y compris des femmes d'origine latino-américaine, musulmane et indienne ont obtenu des sièges au Congrès et un adhérent du Parti Démocrate est devenu le premier candidat ouvertement homosexuel à devenir gouverneur d'un état, plus précisément au Colorado.
Au cours de la campagne pour les élections d'hier, les expressions de haine ont également été présentes. Un fanatique de Trump a été arrêté le vendredi 26 septembre pour l'envoi de colis piégés à plusieurs politiques et à d'autres figures contraires au discours du président et, le lendemain, un radical anti-sémite a massacré 11 juifs dans une synagogue de Pittsburgh.
Il y a une autre donnée et c'est la participation élevée
qui a marqué ces élections alors que l'apathie avait traditionnellement caractérisé ce type de processus aux États-Unis. Le vote anticipé est monté en flèche. Plus de 36 millions de personnes ont exercé leur droit bien avant la tenue des élections et 30 États ont fait savoir qu'ils avaient dépassé le nombre total de suffrages par courrier et personnellement émis avant les élections de mi-mandat de 2014.
La consultation d'hier a mis bien au clair la division qui existe aujourd'hui au sein de la société étasunienne entre ceux qui parient sur un président qui se réclame de la suprématie blanche et ceux qui donnent leur soutien aux Démocrates et à leur agenda qui inclut un plus grand accès à la santé et un renforcement des mesures sur le port d'armes.