Le président des États-Unis Donald Trump est d'ores et déjà plongé dans la campagne en vue de sa réélection en 2020 et il reprend sans aucune pudeur les sujets qui ont valu des applaudissements et beaucoup de voix parmi les couches moyennes de la société nord-américaine dont le présumé danger que représenteraient les migrants sans papiers qui tentent d'arriver à ce pays.
Le chef de la Maison-Blanche insiste sur le fait que les Latino-américains, qui constituent le gros des migrants sans papiers, violent la sécurité nationale et qu'ils menacent les postes de travail, de moins en moins nombreux, à la disposition de la population étasunienne.
Ce discours agressif a été efficace pour Trump cela fait quatre ans comme on a pu le constater après les élections surtout dans les États qui étaient les fiefs traditionnels du Parti Démocrate et où les électeurs ont voté Trump à cause des difficultés économiques, sociales et en matière d'emploi.
Cette situation n'a pas changé contrairement à ce qui arrive, par exemple, parmi les professeurs d'université, les intellectuels et les politiques qui voient au-delà du discours et qui mesurent avec objectivité les dangers qu'implique la politique intérieure et extérieure de l'actuel président.
Mais parmi les Nord-américains moyens, nombreux sont ceux qui cèdent aux chants de sirène du gouvernant et qui sont satisfaits de ses bravades dont la plus récente : la menace de fermer la frontière avec le Mexique si l'arrivée de migrants sans papiers se poursuit.
Comme le signale l'analyste Ana María Aragonés dans le quotidien mexicain La Jornada, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a répondu que la migration est un problème des États-Unis et pas du Mexique.
Si des dizaines de milliers de personnes désirent traverser la frontière nord, ce n'est pas un problème du Mexique. Ce serait peut-être la responsabilité de ceux qui s'aventurent à le faire et de la réponse que donne le pays voisin qui, soit dit en passant viole les lois internationales avec les mesures qu'il prend.
Le Mexique est en train de s'acquitter de la part de responsabilité qui lui revient : garantir un cadre humanitaire de respect des droits et de la sécurité des migrants comme cela est le cas de l'octroi de visas humanitaires afin qu'ils se déplacent vers les États-Unis sous la protection d'un document, la transformation de centres de détention en centres d'accueil pour les protéger et les nourrir avec un accent particulier sur les enfants, et la lutte contre les trafiquants qui commettent toute sorte d'abus et d'escroqueries.
Je suis d'accord avec Ana María Aragonés sur le fait que le phénomène est allé au-delà de toute prévision surtout après que les migrants aient décidé, surtout pour des motifs de sécurité de voyager en caravanes.
En tout cas, c'est le gouvernement de Donald Trump qui pose un problème qui ne peut être résolu ni avec des bravades ni avec des déclarations tonitruantes.
La réponse consiste à mettre en place des programmes de développement dans les pays d'origine, contribuer à créer un climat de sécurité de façon à ce que que les gens décident de rester dans leurs pays avant de commencer un parcours dangereux aux résultats incertains qui, pour le moment ne fait qu'apporter de l'eau dans le moulin de la campagne électorale du président controversé des États-Unis.