Le gouvernement du Mexique est débordé par l'augmentation du nombre de migrants d'Amérique Centrale et d'autres régions du monde qui cherchent à traverser son territoire et à parvenir à sa frontière nord ainsi que par les politiques mal-intentionnées des États-Unis qui tentent de transformer ce pays en une espèce de salle d'attente tandis qu'ils font trainer les démarches des demandeurs d'asile.
La région du sud-est mexicain, en particulier l'état de Chiapas, est le principal point d'accès de milliers de personnes , provenant pour la plupart du dit Triangle Nord Centraméricain formé du Guatemala, du Salvador et du Honduras.
Ce qu'il y a de nouveau dans ce phénomène, depuis octobre 2018 est le fait qu'il s'agit de familles entières qui voyagent en caravanes d'une part, pour attirer l'attention sur leur situation et d'autre part, dans une tentative d'échapper aux risques d'un déplacement de cette nature au cours duquel ils sont exposés à des accidents, à des trafiquants et à des bandes de délinquants ainsi qu'à l'action de fonctionnaires et de policiers corrompus qui cherchent à en profiter.
Bien que les premières caravanes soient arrivées à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, elles s'y sont heurtées à la brutalité de la garde frontalière étasunienne qui les a repoussées avec un recours démesuré à la force.
Dans le Sud du continent américain, les premiers mois de 2019 ont été marqués par une détérioration de la situation car le nombre très élevé de migrants a rendu inopérants plusieurs programmes élaborés par le gouvernement d'Andrés Manuel López Obrador dont celui qui prévoit l'octroi d'un visa humanitaire pour permettre aux migrants de traverser le pays ou de chercher un emploi et de s'installer dans un endroit de province.
Le bureau pour les questions migratoires installé dans la ville de Tapachula a été fermé après plusieurs actes de violence commis par des personnes désespérées à cause des retards ce qui a fait retarder encore plus les démarches d'inscription et augmenter le mécontentement.
D'autres groupes ont tenté leur chance dans des districts plus petits où il n'y avait pas la capacité administrative pour s'occuper de tant de cas ce qui s'est traduit par l'entassement dans lequel vivent aujourd'hui des milliers de personnes.
À cela est venu s'ajouter le fait que la population locale a éprouvé une espèce de fatigue car après avoir accueilli les premières caravanes avec des témoignages visibles de soutien et de solidarité, elle fait preuve maintenant d'apathie et même de froideur ainsi que d'hostilité dans certains cas à l'égard des migrants.
D'autre part, aux États-Unis, le gouvernement du président Donald Trump continue à durcir les conditions pour accorder l'asile à ceux qui le demandent. Il a obligé, par exemple, les migrants qui avaient réussi à entrer en territoire nord-américain à retourner au Mexique et à y faire une demande formelle pour les faire attendre la solution de leur cas qui peut prendre des mois.
Ainsi donc, les gens commencent à s'accumuler dans les deux extrêmes du Mexique, ce qui fait monter la tension tandis que certains médias tentent de faire croire qu'il s'agit d'un problème du Mexique et non des États-Unis.
Pendant que la pauvreté, la violence, l'insécurité et le manque d'opportunités continueront à augmenter, la migration augmentera aussi, que ce soit vers l'Europe, vers l'Asie où vers le Nord de l'Amérique , une vérité élémentaire que les puissances n'arrivent pas à comprendre.
La solution ne se trouve ni aux frontières ni aux murs mais dans les pays d'origine des grandes masses qui cherchent à en échapper, quelque chose d'aussi simple qu'une addition: deux et deux font toujours quatre.