Le durcissement des politiques migratoires du président des États-Unis, Donald Trump, a mis en relief des termes peu connus comme « pays tiers sûr », catégorie dans laquelle il veut inclure des pays comme le Mexique ou le Guatemala afin d'endiguer le flux de migrants sans papiers.
La Maison-Blanche a recours à tous les moyens de pression sur les autorités mexicaines afin qu'elles prennent une décision à ce sujet bien qu'elles indiquent que les conditions ne sont pas réunies dans leur pays pour accepter cette responsabilité.
Dans le cas du Guatemala, le président Jimmy Morales s'est montré disposé à signer un accord sur le thème, mais l'opposition d'organisations sociales, politiques et même de certains secteurs de son gouvernement, l'on obligé à faire marche arrière.
Mais voyons, c'est quoi exactement un pays tiers sûr et pourquoi une telle catégorie éveille tant de méfiance parmi ceux qui savent bien de quoi il s'agit?
Le terme, qui n'est pas nouveau loin de là, est issu de la Conférence sur le Statut des Réfugiés signé par la communauté internationale à Genève en 1951
Cela veut dire en essence que quand une personne est obligée de quitter son pays d'origine pour sauvegarder sa vie ou son intégrité personnelle et elle demande l'asile dans un autre pays celui-ci peut refuser de l'accueillir et décider de l'envoyer dans un pays tiers dont il considère qu'il peut lui offrir les mêmes garanties.
Ce pays tiers, qualifié de « sûr », doit remplir certaines conditions : garantir que les demandeurs d'asile ne soient pas envoyés de retour à leurs pays d'origine, leur donner le droit à un emploi, à un logement, à la santé, à l'éducation, entre autres services, ainsi que le droit de réunification familiale.
Selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés, un pays peut seulement transférer à un autre la responsabilité d'accueillir des demandeurs d'asile, si les deux ont des conditions similaires.
C'est ici où toute la perfidie de Trump est mise au grand jour lorsqu'il veut forcer le Mexique et le Guatemala à devenir des « pays tiers surs », uniquement afin de se débarrasser d'un problème.
Demander cela au Guatemala semble presque une plaisanterie de très mauvais goût car , comme tout le monde le sait, il figure parmi les pays où l'insécurité est plus grande car il a des taux très élevés de violence, des millions de pauvres manquant de logements, d'emplois, d'accès à la santé et à l'éducation. Comment donc, le Guatemala pourrait-il donner à des dizaines, voire à des centaines de milliers de migrants, ce qu'il ne peut peut pas donner à ses habitants?
Il en est de même avec le Mexique. Les villes où se trouvent les migrants expulsés par les États-Unis dans l'attente d'une réponse à leur demande d'asile, sont très dangereuses et les services publics sont débordés. Des pièges, des mensonges, des chantages et bien d'autres vilaines actions portés au rang de politique extérieure par le plus insolite président de la principale puissance mondiale.