Par: Guillermo Alvarado
On entend souvent dire que l'enfance est une espèce de Paradis que l'on perd au fil des ans jusqu'à sa disparition complète pendant l'âge adulte. Ce souvenir agréable, cette nostalgie sensée nous accompagner tout le long de la vie est niée à environ 152 millions d'enfants et jeunes entre 5 et 17 ans. Pour eux, il n'y a jamais eu le moindre aperçu d'un tel Paradis d'après un rapport de l'OIT, l'Organisation Internationale du Travail.
Cette organisation qui a eu cette année son centenaire s'est fixée dès le premier moment comme priorité l'élimination du travail infantile, considéré comme une violation des droits humains qui laisse chez les petits des empreintes permanentes pour leur développement physique et intellectuel, parfois très graves.
Il s'agit d'enfants qui n'ont pas de temps de profiter de cette étape de leur vie, parce qu'ils doivent gagner leur pain quotidien comme ils peuvent. Bien souvent, ils tombent sous des exploiteurs qui les obligent à réaliser de travaux dangereux.
Le travail infantile est étroitement lié à la pauvreté dont souffrent leurs parents. Le besoin d'aider leur famille, les empêche d'aller à l'école ou les force à la quitter de façon prématurée ou bien ils doivent combiner leur temps d'études avec des travaux lourds impropres à leur âge et de leur niveau de développement.
D'après le rapport de l'OIT, 7 enfants au travail sur 10 le font dans l'agriculture, la pêche ou l'élevage. Les moins fortunés sont forcés de s'acquitter des métiers très dangereux dans les mines par exemple, parce que leur petite taille leur permet de s'introduire dans les cavités les plus étroites.
Dans divers pays de l'Amérique Latine, on voit très souvent des enfants des pics à la main dans des carrières au bord des fleuves.
Le pire c'est qu'une fois adultes, ils resteront pauvres et n'auront pas de bonnes opportunités sur le marché du travail parce qu'ils n'ont pas une formation adéquate.
Ils vont ainsi reproduire la triste condition de leurs familles.
Alors que plusieurs pays ont pu éliminer les pires formes de ce fléau, il faut encore un grand effort et une grande volonté politique pour faire disparaître le travail infantile dans le monde.
Un jour, si la communauté internationale s'y investit sérieusement, ce qui nous semble aujourd'hui une exception sera la norme. Nous verrons ainsi accomplie la maxime de José Marti, notre Héros National qui a écrit un jour : « Les enfants naissent pour être heureux.»