Avec son habituelle incontinence verbale et fidèle au style de son idole Donald Trump, le président du Brésil Jair Bolsonaro, a soulevé une consternation profonde dans son pays et à l'étranger lorsqu'il a déclaré qu'un ancien militaire qui a dirigé un centre de tortures sous la dictature a été un héros national.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la stupidité du gouvernant brésilien ne cesse de surprendre, car quand on croit qu'il est impossible qu'il puisse dire une nouvelle bêtise, il se débrouille pour en lâcher une.
Cette fois-ci, cependant, il a blessé la sensibilité de tous. La torture est un acte grave, qualifié de crime de lèse humanité raison pour laquelle elle ne prescrit pas et il doit être poursuivi de façon obligatoire à l'échelle internationale.
Le Brésil est signataire et il a ratifié la Convention contre la Torture et contre d'autres traitements cruels , inhumains, approuvée par l'ONU le 10 décembre 1984 et qui est entrée en vigueur trois ans après.
Cette convention a pour objectif principal d'empêcher le recours à de telles pratiques par les États, sans admettre aucune excuse ou situation extraordinaire comme la guerre ou tout autre urgence.
Ce document a été précédé de plusieurs résolutions de l'ONU émises dans les années 60 pour prévenir ce type d'excès et pour en punir les responsables. Cependant, le recours à de telles pratiques s'est répandu durant la seconde moitié du siècle dernier par presque tout le continent en vertu de la dite doctrine de sécurité nationale et d'autres inventions étasuniennes.
En qualifiant de héros national, un tortionnaire avoué comme feu le colonel Carlos Brilhante Ustra, Bolsonaro est en train de violer la Convention et il se fait en plus le complice de cette pratique aberrante dont on été victimes au moins 50 000 Brésiliens sous la dictature militaire de 1964 à 1985.
Bien que le président brésilien ait été rayé des cadres de l'armée pour des motifs jamais révélés, c'est un nostalgique de la dictature et il ne rate pas l'occasion de louer les officiers qui ont participé au coup d'état contre João Goulart, ou ceux qui l'on maintenue durant 21 ans à feu et à sang.
C'est vraiment incroyable qu'un chef d'état s'exprime de cette façon au sujet d'un individu dont la spécialité consistait à briser le corps et l'esprit d'êtres humains sans défense. Des témoins oculaires signalent que le colonel Carlos Brilhante Ustra sommait ses subalternes d'être plus énergiques dans l'application des châtiments brutaux contre les prisonniers.
Nombreux sont ceux qui, au Brésil et dans d'autres pays latino-américains sont morts sous la torture d'autres y ont survécu avec de graves problèmes physiques, mais tous, absolument tous ceux qui ont souffert de ce type d'expérience ont des séquelles psychologiques ou émotionnelles qui les accompagneront tout au long de leurs vies.
Jair Bolsonaro a non seulement insulté ses concitoyens qui ont été victimes de la torture mais aussi tous ceux qui, dans la région et dans le monde, ont été sous les griffes des tortionnaires.
Le dit « Trump tropical » a également blessé la sensibilité humaine, celle qui fait de nous ou qui devrait faire de nous tous, des être supérieurs sur l'échelle animale. Il a blessé la sensibilité de tous ceux qui, comme nous, malgré l'existence d'individus de son acabit, nous pensons que l'homme peut être supérieur et construire un endroit dans lequel, malgré nos différences, nous puissions vivre en paix et en harmonie.