Le plus récent débat entre les 20 politiques qui briguent la candidature à la présidence des États-Unis pour le parti démocrate, a montré les grandes fissures existant entre les tendances progressistes, modérées et conservatrices au sein de cette force politique.
Il s'agit de divergences qui semblent insurmontables, du moins pour le moment, et qui pourraient se refléter sur le comportement des électeurs, ce dont profiteraient les républicains au sein desquels sauf de timides tentatives de dissidence, la majorité de ses membres semblent serrer les rangs en vue de la réélection du polémique Donald Trump.
Peu de fois, une campagne électorale avait éveillé tant de passion alors qu'il manque beaucoup de temps pour le rendez-vous aux urnes qui aura lieu en novembre 2020, c'est-à-dire, dans 15 mois.
Le nombre de politiques qui briguent la candidature démocrate a obligé à diviser le débat en deux jours, mardi et mercredi derniers, mais les caractéristiques des désaccords ont été similaires.
Pendant la première journée, les cibles des attaques ont été les pré-candidats les plus progressistes, Elizabeth Warren et Bernie Sanders, que l'on a accusés de conduire trop à gauche le parti, ce qui mettrait en danger les voix du puissant secteur conservateur.
Avec plus ou moins de différences, les deux sont partisans de la création d'un programme de santé universel, sans assureurs privés, l'abandon de la persécution des sans papiers et l'annulation des dettes universitaires.
Bernies Sanders s'est prononcé aussi pour l'élimination des lobbies pétroliers, pharmaceutiques et des armes. Plusieurs de ses collègues qui ont participé au débat les ont qualifiés d'extrémistes et de faire le jeu des républicains.
Mercredi, le spectacle a eu peu de variations, mais les cibles ont été l'ex-président Joe Biden, auquel ils ont reproché le rôle joué dans les expulsions massives d'immigrants sous l'administration Obama.
Joe Biden a répondu en qualifiant de trop souples les propositions de certains de ses adversaires dont le seul pré-candidat d'origine latino-américaine, Julian Castro, qui propose la dépénalisation de la traversée des frontières sans papiers.
L'ancien vice-président est en tète des intentions de vote pour le parti démocrate avec 30'% suivi d' Elizabeth Warren et de Bernie Sanders, qui ont environ 15% chacun.
Le seul thème dans lequel tous les politiques qui briguent la candidature démocrate sont d'accord a été la critique contre Trump qu'ils ont qualifié de raciste. Il ne s'agit pas seulement de chasser l'actuel président de la Maison-Blanche, ont dit plusieurs candidats, mais de restaurer l'autorité morale et le prestige des États-Unis.
Il faut maintenant attendre les prochains débats pour savoir si le nombre de pré-candidats se réduira avant le début des élections primaires dans six mois. Ce qui est sûr c'est que si les démocrates ne réussissent pas à trouver un candidat capable de rassembler les trois secteurs dans lesquels est divisé le parti démocrate, les républicains maintiendront leur sourire aux lèvres et ils pourraient remporter les prochaines élections et rester ainsi 4 ans de plus au pouvoir, pour le malheur de toute la planète.