Par: Guillermo Alvarado
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est proclamé vainqueur aux élections législatives. Il a crié victoire peu après la diffusion des premiers résultats officiels et des sondages à la sortie des urnes. La victoire de son parti, le Likud, place donc Netanyahu et ses alliés aux portes de la formation d’un nouveau gouvernement.
Une fois dépouillé 90% des bulletins de vote, le parti de droite, le Likud, avait 36 sièges dans une chambre de 120 députés. Si l’on y ajoute les sièges remporté par ses alliés de l’extrême-droite et des ultra-orthodoxes qui dans leur ensemble en ont remporté 23, Netanyahu aurait presque la majorité absolue. C’est-à-dire les 61 députés nécessaires.
Son principal adversaire, Benny Gantz, du Parti Bleu et Blanc se retrouve avec 32 postes, l’un des moins qu’aux élections de septembre dernier. Les travaillistes ont baissé de 11 à 7 sièges alors que «La liste unie » des partis arabes est montée de 13 à 15 députés.
Maintenant, il faudra voir le comportement de la formation conservatrice laïque Israël Notre Maison car il suffit que deux de ses 7 parlementaires apportent leur soutien à Netanyahu pour que celui-ci ait la voie libre.
Le leader sioniste s’est montré euphorique pour ces résultats qui peuvent lui garantir un nouveau mandat à la tête du gouvernement, juste au moment où il doit se soumettre à un procès pour fraude, pot-de-vin et abus de confiance.
La majorité des analystes sont d’accord sur l’inattendu des résultats étant donné les circonstances judiciaires du Premier ministre et son affrontement à la justice.
Dans le fond de cette nouvelle et surprenante réalité on trouve deux éléments qui ne sauraient pas été écartés. Le premier : cette campagne électorale est sans aucun doute la plus sale, vulgaire et sordide dont on se souvient en Israël.
C’est ainsi que s’est exprimé le président Reuven Rivlin lorsqu’il a dit qu’il se rendait aux urnes avec douleur et honte. «Nous ne méritons pas une autre campagne aussi sale et horrible que celle qui se termine aujourd’hui » a-t-il lancé peu après avoir exercé son vote.
Et c’est que, acculé par les tribunaux, Benjamin Netanyahu a tout risqué. Il a attaqué avec une dureté brutale ses adversaires et il a fait des promesses qui, si elles étaient tenues, elles feraient partir en fumée les derniers espoirs de paix au Moyen-Orient.
Le second élément, le soutien qu’a supposé pour le chef de file du Likud, le mal nommé Plan de Paix du président Donald Trump, en réalité un costume fait sur mesure des politiques d’occupation et de colonialisme sioniste que Netanyahu applique contre la Palestine.
Appuyé sur ce projet, il a promis d’annexer la vallée du Jordan, actuellement sous la juridiction palestinienne et de faire construire davantage de colonies sur le sol occupé de la Cisjordanie et de Jérusalem-est. On ne doit donc pas s’étonner du vote massif des colons et des ultra-orthodoxes en faveur du Likud.
C’est pourquoi à l’heure de définir qui c’est qui a gagné en Israël, nous souscrivons les propos tenus par le secrétaire général de l’OLP, l’Organisation pour la Libération de la Palestine, Saeb Erekat qui a signalé que ce lundi, la colonisation, l’annexion et l’apartheid s’étaient imposés dans cette région martyrisée.
Il faut s’attendre à ce que le génocide des Palestiniens se poursuive jusqu’à voir si, une fois pour toutes, le monde réagit et arrête les coups de griffes du sionisme.