Par: Guillermo Alvarado
Des bruits courent depuis plusieurs jours, que certains attribuent à de fausses nouvelles, les dites “fake news”, selon lesquels l’armée brésilienne pourrait procéder à évincer du pouvoir le président Jair Bolsonaro à cause du mécontentement pour la très mauvaise gestion de la crise sanitaire créée par le Covid-19.
En réalité, il y aurait des raisons plus que suffisantes si cela arrivait car le gouvernant a violé toutes les règles conseillées par la communauté scientifique pour faire face à la pandémie et il a tenu des propos qui frôlent l’ignorance et le mépris pour la vie des autres.
Il a appelé « petite grippe » la maladie qui a infecté un million 400 mille personnes, tué près de 80 mille, paralysé l’économie de l’Union Européenne et qui a mis les États-Unis au bord du collapsus.
Il a fait preuve de mépris envers ses concitoyens quand il a dit que les Brésiliens n’allaient pas prendre la contagion car ils sont à même de fouiller dans un égout et il est sorti dans la rue donner des accolades à d’autres aussi irresponsables que lui quand tous les experts conseillaient de rester à la maison.
L’on dit maintenant que face à la gravité de la situation le haut commandement militaire a nommé une équipe pour diriger le pays et qu’il a relégué Bolsonaro à des tâches insignifiantes du moins jusqu’à la fin de la situation d’urgence.
Vrai ou pas, tout le monde sait que quand tout le monde donnait pour sûre la démission du ministre de la santé, Luiz Henrique Mandetta, la voix la plus lucide jusqu’à maintenant et qui s’est heurtée de façon frontale à celle du président au sujet de la maladie, mais l’on sait que le ministre reste à son poste et qu’il dirigera le combat contre la maladie.
Plus encore, l’annonce a été faite par le vice-président, le général Antônio Hamilton Mourão, qui a ajouté de façon catégorique que « Mandetta continue dans le combat. Il reste » a-il insisté.
Ceci est plus qu’un démenti apporté à Bolsonaro. Cela équivaut à faire bouger la planche de bois sur laquelle il est debout après que la fin de semaine dernière il ait dit qu’il n’avait pas peur d’utiliser la plume contre le ministre, c’est-à-dire, le destituer.
Sur ce point je coïncide pleinement avec l’analyse qu’en fait l’intellectuel Emir Sader lorsqu’il affirme qu’en réalité les militaires n’ont pas besoin d’écarter le président du pouvoir car ils ont déjà rempli tous les vides que celui-ci a créés avec ses actions chaotiques qui l’ont opposé à presque tous les secteurs de la nation.
Emir Sader signale que « Au fur et à mesure que Bolsonaro perdait de l’appui, y compris des siens, le gouvernement s’est rempli de plus en plus de militaires, à l’actif ou de la réserve. Ils font partie aujourd’hui du gouvernement tandis que Bolsonaro « se vide »…
Coup douce, coup virtuel, coup silencieux, je ne sais plus !
Quelqu’un se chargera de lui coller une étiquette, mais ce qui est vrai c’est que le président a non seulement ouvert les portes au retour au néo-libéralisme le plus sauvage au Brésil, mais qu’il a promu aussi le retour de l’armée sans avoir recours ni à un vote ni à une balle!