Por: Guillermo Alvarado
Parmi l’avalanche de nouvelles que génère la pandémie de Covid-19 dans le monde entier, il y en a une qui attire l’attention, peut-être car elle renferme un paradoxe trompeur et c’est la croissance des protestations dans plusieurs pays contre les mesures de confinement ou d’isolement social pour freiner la propagation du nouveau coronavirus.
Il se peut qu’il semble plus étonnant même que ce soit parmi les secteurs les plus démunis où prolifère le mécontentement avec ces politiques. Tout le monde sait que l’isolement est la méthode la plus recommandée face à cette nouvelle maladie, hautement contagieuse, avec 5 millions de malades et plus de 370 mille décès jusqu’à présent
La quarantaine a cependant entraîné la disparition de millions d’emplois surtout parmi les moins rémunérés ou avec peu de garanties, ainsi que la disparition de moyens de subsistance pour 1 milliard 500 millions de travailleurs du secteur informel qui vivent au jour le jour avec leurs pauvres revenus.
L’interdiction de sortir des maisons a signifié pour beaucoup une chute vertigineuse dans la pauvreté, la multiplication de la faim et d’autres besoins dans leurs familles.
Mais cela est à peine la moitié du problème car de l’autre côté se trouvent les lourdes séquelles d’années de politiques néo-libérales.
Les gouvernements se sont consacrés à suivre les recettes ayant pour but de faire maigrir l’état en licenciant un grand nombre d’employés publics et ajustant au minimum les dépenses publiques dans des secteurs comme l’éducation et la santé qui sont passés dans des mains privées sous le mirage selon lequel le marché se régulerait lui-même. .
Autrement dit, le bien-être de la population, les structures de sécurité sociale et de prévention sont sorties de l’agenda officiel.
On a en plus démantelé les garanties en matière d’emploi sous le nom mensonger « d’assouplissement » qui a laissé aux patrons la liberté de faire ce que bon leur semble.
Dans ces circonstances la pandémie est arrivée et elle a trouvé tous les instruments qui auraient pu l’endiguer totalement démantelés. Il est vrai que dans certains endroits des aides sous forme de nourriture ou d’argent pour les familles pauvres ont été mises en place, mais elles ont été rares, mal planifiées, peu organisées et mal appliquées.
Enfermés, sans travail, sans salaires, sans nourriture et sans avenir, des millions de personnes n’ont pas eu d’autre alternative que jouer leur va-tout et exiger qu’on leur permette de sortir gagner leur pain quotidien.
C’est ainsi que l’a résumé magistralement cela fait deux jours un manifestant chilien de ceux que la police a violemment réprimés, quand il a dit : la protestation n’est pas contre la quarantaine mais contre la faim.
Au fait, saviez-vous que parmi les employés les mieux payés, seuls 1,5% ont perdu leurs emplois ? À bon entendeur salut !