Par Guillermo Alvarado
La revue britannique spécialisée en thèmes de santé et de médecine, Lancet a publié récemment une étude qui prévoit que le taux de fécondité de l’espèce humaine diminuera notablement d’ici la fin de ce siècle ce qui signifie une réduction du nombre d’habitants sur la planète.
Actuellement ce taux est de 2,3 enfants en moyenne globale pour chaque femme mais dans 80 ans il aura chuté à 1,66. Cela signifie que l’humanité, en tant que masse d’individus augmentera. Mais moins encore que prévu et, bien sûr, pas comme elle le fait pendant ces années.
La recherche faite par l’Institut de Métrique et d’Évaluation de Santé dont le siège est à Seattle, aux États-Unis, indique qu’en 2100 la population totale sera de 8 milliards, deux millions de moins que les projections de l’ONU.
Ce changement démographique aura de graves conséquences pour l’économie de beaucoup de pays mais aussi pour les formes d’organisation des familles et de la société en général.
Le nombre de personnes en âge de travailler se réduira et les plus de 80 ans seront six fois plus que maintenantce qui exigera une reformulation de services sociaux et de santé que l’on devrait commencer à préparer dès maintenant.
L’étude génère de nombreux paradoxes. Le premier est que ce problème sera lié à des processus positifs dont l’ouverture de plus grandes opportunités d’étude et de travail qualifié pour les femmes et l’accès généralisé à des méthodes scientifiques de contrôle de la natalité.
Un autre, pas moins important, est que beaucoup de pays qui font face aujourd’hui à la migration à la recherche d’emploi comme à un ennemi, dont les États-Unis, et plusieurs membres de l’Union Européenne, devront recourir obligatoirement à la main d’œuvre étrangère quand ils verront se réduire leur population économiquement active.
Bien que Donald Trump ne le croie pas, son pays devra ouvrir les portes et même encourager la migration s’il entend maintenir son potentiel économique.
Le Japon, l’Italie, l’Espagne, la Chine, entre autres, perdront la moitié de leur population à moins qu’ils prennent des mesures pour l’empêcher. L’Afrique sub-saharienne, au contraire, verra tripler le nombre d’habitants.
Le côté positif est la réduction de la pression sur l’environnement grâce à la modification de la production d’aliments et de l’émission de gaz à effet de serre.
La modification des cartes démographiques et géopolitiques créera aussi la possibilité d’accéder à un monde nouveau, pas comme le sombre avertissement d’ Aldous Huxley, ou le meilleur des mondes possibles de Candide, de Voltaire, mais sans aucun doute différent, si les hommes le veulent ainsi.