Par Guillermo Alvarado
Des centaines d’organisations non gouvernementales, des leaders politiques, des gouverneurs et des lauréats du prix Nobel dans divers domaines, entre autres, ont mené à bout une intense campagne internationale pour réussir à ce que les vaccins contre le Covid-19 soient un bien commun de tous les peuples.
L’objectif de cette lutte, entamée en Afrique du Sud et en Inde et soutenue par une centaine de pays est de freiner la pandémie qui frappe le monde entier, sur la base d’un principe fondamental et difficile à obtenir : celui de faire passer la vie des êtres humains avant les intérêts des transnationales pharmaceutiques.
Au rythme actuel, beaucoup de pays riches, dirigés par les États-Unis et les principales puissances de l’Union Européenne, mènent à bien des campagnes d’immunisation de leurs habitants, parce qu’ils ont les moyens pour accaparer les vaccins des principaux laboratoires.
Mais, pour le reste du monde, même pour les pays aux revenus moyens ou hauts, la situation n’est pas pareille. À l’heure actuelle il y a des pays de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique Latine et des Caraïbes qui n’ont pas réussi à acheter un seul lot de vaccins et seul un nombre réduit de la population a pu être immunisée grâce à des dons.
Si bien il existe des gouvernements qui s’apprêtent à vacciner tous leurs habitants avant la fin de l’année, d’autres ne pourront atteindre cet objectif que jusqu’en 2024.
Pour résoudre cette inégalité il faudra modifier certaines règles de l’Organisation Mondiale du Commerce, OMC, dont celle de suspendre temporairement les droits de propriété intellectuelle des transnationales pharmaceutiques.
Cela permettrait que les pays en mesure de le faire, puissent produire les doses et qu’elles soient distribuées équitablement partout, c’est-à-dire qu’on puisse avoir ce que les spécialistes ont nommé « un vaccin du peuple ».
Les États-Unis et leurs alliés les plus proches s’opposent à cette mesure et le thème sera discuté à nouveau lors de la réunion de l’OMC le 5 mai prochain.
C’est pour cette raison qu’une centaine de personnalités ont adressé une lettre à l’actuel président des États-Unis, Joe Biden, où ils précisent que l’économie ne se redressera pas tant que le Covid-19 ne disparaîtra pas de la planète.
“Si nous avons pu tirer une leçon de l’année dernière est que le virus constitue une menace à la santé publique mondiale » affirment les signataires et ils ajoutent que « ni le marché, ni le nationalisme extrême pourront relever ces défis d’une façon adéquate »
Le monde a écouté avec soulagement la nouvelle des vaccins contre ce coronavirus, mais peu après il a découvert que sauf des rares exceptions, dont Cuba, ces préparations ne serviraient tant à sauver des vies qu’à augmenter les profits déjà fabuleux de quelques transnationales.
Il est temps d’inverser l’équation et de faire passer la vie des êtres humains avant tout.