Descente aux enfers

Édité par Reynaldo Henquen
2021-04-29 10:00:40

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Par Guillermo Alvarado

Les images diffusées par les médias ces derniers jours concernant la complexe situation sanitaire de l’Inde, frappée par le Covid-19, nous rappellent les pages les plus terribles du roman La Peste, du lauréat du prix Nobel de Littérature Albert Camus.

La réalité en Inde dépasse la fiction créée par l’écrivain français qui raconte comment au milieu d’une brutale plaie, les autorités ont dû faire appel aux tramways pour transférer des centaines de corps dans la périphérie d’une ville infectée et les incinérer dans de grands bûchers. 

C’est exactement ce qui se passe en ce moment à New Delhi et dans d’autres villes de ce pays asiatique, où les hôpitaux sont saturés et des décennies de personnes meurent avant d’accéder à un lit d’hôpital. Le fait d’y accéder ne veut pas dire pour autant qu’elles vont recevoir les médicaments et l’assistance indispensables pour sauver leurs vies.

Ce n’est pas par hasard que le directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a alerté sur le fait que la situation est dévastatrice et il a précisé que l’on fait tout ce qui est possible pour fournir des équipements, notamment de l’oxygène médical qui n’est pas suffisant en ce moment.

Des médias internationaux citent des témoins qui racontent des images de couloirs d’hôpitaux avec un grand entassement de lits et de patients qui réclament de l’aide.

Pour le cinquième jour consécutif, on a enregistré plus de 350 mille nouveaux cas en 24 heures, un chiffre inédit au cours de cette pandémie. À ce rythme, l’Inde avec 300 millions d’habitants, comptabilisera plus d’un million de contagions tous les trois jours.

On considère que cette hausse exponentielle de malades est due à une double mutation du coronavirus d’origine, ce qui suscite des préoccupations chez les pays voisins et sur le reste de la planète. 

Le chef de l’État Majeur de la Défense, le général Bipin Rawat, a mis à la disposition des hôpitaux les réserves d’oxygène des forces armées et il a informé que le personnel militaire de la santé à la retraite s’incorporerait aux tâches pour endiguer le SARS-Cov-2.

De nombreux gouvernements ont annoncé l’envoi d’aide et il faut espérer que cette scène apocalyptique que connaît l’Inde servira d’exemple et d’avertissement à ceux qui hésitent encore à adopter des mesures sévères de confinement.

L’OMS a signalé que si bien en Europe où l’on observe une timide reprise de la vie normale, il y a une trêve, la pandémie augmente dans le monde et le danger est loin d’avoir été éliminé.

Lorsqu’on jette un regard sur l’Inde, cela fait penser aux vers du poète métaphysique anglais John Donne : « Ne demandes pas pour qui sonne le glas, il sonne pour toi ».

 



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