La longue journée de vote au Chili ce week-end, qualifiée de «méga-élections» car en réalité il y avait quatre élections en une, s'est terminée par la bonne surprise que les candidats indépendants et la gauche ont remporté une victoire indéniable.
Avec 99,9% des bulletins dépouillés, les autorités ont annoncé que la Convention constituante, chargée de rédiger la nouvelle Constitution du pays, sera composée de 37 représentants du Parti au pouvoir; 53 de l'opposition et 65 indépendants.
Le groupe Vamos por Chile (Allons pour le Chili ! », dirigé par le président Sebastián Piñera et les forces les plus conservatrices de la nation méridionale, ont essuyé un revers majeur, loin du 52 % indispensable pour bloquer ou imposer des articles du droit des lois.
De cette manière, la grande responsabilité dans l’élaboration de la Constitution, qui remplacera celle adoptée sous la dictature d’Augusto Pinochet, reviendra aux forces Apruebo (J’approuve) et Apruebo Dignidad (L’approuve la dignité), dont le Parti communiste et le Front large font partie.
Le pacte « Liste du Peuple » composé par des groupes issus des manifestations sociales qui ont débuté en octobre 2019, aura la plus grande responsabilité.
Il s'agit pour la plupart d'organisations non liées aux partis politiques traditionnels et qui ont joué un rôle majeur dans les événements qui ont abouti à la convocation d'un référendum constitutionnel.
Avec 65 sièges, ils représentent plus des deux tiers du total de 155 membres, le minimum requis pour faire passer une règle dans le texte.
Des questions de la plus haute importance doivent être analysées, telles que le futur régime politique, le système gouvernemental, la décentralisation régionale, la multinationalité, qui implique la reconnaissance des peuples autochtones ignorés dans la Constitution actuelle, et les questions vitales de politique étrangère.
De cette façon, la voie est ouverte pour laisser en arrière le souvenir de la dictature militaire, le néolibéralisme arbitraire de la soi-disant démocratie qui a remplacée Pinochet et pour définir à nouveau dans une nouvelle nation, le rôle de l’armée et de la police militarisée, les Carabineros.
La bonne nouvelle ne s'arrête pas là, car lors de l'élection des 16 gouverneurs régionaux. Trois d’entre eux, étaient déjà en faveur de la gauche, qui s'attend également à des résultats favorables au second tour.
En ce qui concerne les municipalités, parmi celles qui sont déjà prêtes, il y a des villes très importantes, à savoir Santiago, Viña del Mar et Maipú, toutes trois en faveur du Front Large.
Méga surprise chilienne qui soulage tant de blessures ouvertes ces dernières années.