Une pandémie atomique

Édité par Reynaldo Henquen
2021-06-09 19:05:57

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Par : Guillermo Alvarado

En 2020, quand la pandémie de Covid-19 a pratiquement paralysé une grande partie du monde et a envoyé un nombre énorme de familles au chômage et à la pauvreté, les dépenses en armes atomiques ont atteint 72 milliards de dollars, soit un milliard 400 millions de plus que l’année précédente.

C’est ce qu’a dénoncé à Genève, en Suisse, la Campagne internationale pour l’élimination des armes nucléaires, l’ICAN, une organisation non gouvernementale qui lutte pour éliminer ces engins mortels et qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2017.

C’est-à-dire que lorsque les progrès que l’humanité avait accomplis pour contenir les fléaux de la faim et de la pauvreté ont été anéantis par la crise sanitaire, les puissances atomiques ont trouvé un moyen de dépenser de l’argent qui aurait sauvé des millions de vies et évité l’effondrement mondial.

Autrement dit,  alors que les scientifiques, le personnel de santé, les institutions et quelques gouvernements se sont battus pour créer des vaccins, des traitements et sauver des vies, les fanatiques du feu nucléaire ont amélioré leurs arsenaux pour effacer la vie de la planète, ou la planète elle-même.

Bien sûr, les États-Unis ont été à la tête de cet effort, avec une dépense de 37,4 milliards de dollars.

Rappelons que l’ancien président de la principale puissance militaire, Donald Trump, a pris deux décisions qui ont accéléré cette course insensée qui ne garantit la sécurité de personne, mais nous met tous en danger.

La première a consisté à moderniser ses bombes et toute la technologie nécessaire pour les maintenir opérationnelles, c’est-à-dire en mesure d’être lancées à tout moment, tant celles qui sont sur leur propre territoire que dans plusieurs pays d’Europe et d’ailleurs.

Une autre mesure a consisté à abandonner le Traité sur les forces nucléaires de niveau intermédiaire que Washington avait signé avec la Russie, un pacte considéré comme historique qui ne réglait pas le problème de la prolifération de ces armes, mais servait à contenir une partie d’entre elles.

Cela a naturellement suscité des inquiétudes à Moscou, en Corée du Nord et en Chine et a encouragé d’autres pays comme le Royaume-Uni, la France, le Pakistan, l’Inde et Israël à suivre les pas du Pentagone.

Certains d’entre eux ont signé des contrats juteux avec des entreprises du secteur militaire, de la défense et de l’aérospatiale, qui ont réalisé d’énormes bénéfices.

Le rapport de l’ICAN dit que onze sociétés occidentales ont bénéficié de ces accords, mais celles qui ont reçu la plus grande part sont Northrop Grumman, General Dynamics, Lockheed Martin et Raytheon Technologies, toutes, à la surprise générale, des États-Unis !



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