Par : Guillermo Alvarado
L’identification de l’une des 43 victimes de l’affaire Ayotzinapa est un pas de plus dans l’enquête sur l’enlèvement et la disparition d’un groupe de jeunes étudiants mexicains, survenus en 2014 sous le gouvernement d’Enrique Peña Nieto et dont la vérité est racontée au compte-gouttes.
Des scientifiques de l’Université d’Innsbruck, en Autriche, ont révélé que des restes humains envoyés pour analyse appartenaient à Jhosivani Guerrero de la Cruz, une des victimes de ce fait.
Dans la nuit du 26 au 27 septembre de cette année-là, des élèves d’une école normale d’Ayotzinapa, dans l’état de Guerrero, se sont rendus dans la ville voisine d’Iguala pour participer à une marche.
Là, ils ont été attaqués par des policiers municipaux, des civils armés et des membres d’un groupe du crime organisé qui ont tué trois des jeunes et en ont enlevé 43 autres, dont on ignore le sort.
Les autorités fédérales de l’époque ont créé la version selon laquelle les étudiants ont été tués et leurs corps incinérés dans une décharge publique proche et les cendres ont été déversées dans une rivière.
Connue sous le nom de "vérité historique", cette théorie a été démentie par des chercheurs et des habitants des lieux, qui ont témoigné qu’à cette époque-là il pleuvait avec intensité dans cette zone et qu’il aurait été impossible d’allumer un si grand feu.
Les parents des jeunes ont également rejeté cette thèse et maintiennent une pression constante avec le soutien local et international.
L’affaire a été héritée par l’administration d’Andrés Manuel López Obrador, qui s’est réunie à plusieurs reprises avec les proches et cherche à accélérer les enquêtes pour identifier et sanctionner les responsables, ainsi que ceux qui ont couvert le crime multiple.
Les restes de Jhosivani Guerrero de la Cruz ont été retrouvés dans un ravin assez éloigné de la décharge où les corps auraient été brûlés, ce qui dément une fois de plus la "vérité historique" du gouvernement précédent.
Il s’agit d’un fait grave qui touche non seulement les 43 personnes disparues et les 3 personnes assassinées à Iguala, mais aussi un groupe d’environ 700 proches qui réclament la vérité, la justice et une réparation adéquate à toutes les victimes d’une affaire dans laquelle les autorités locales, fédérales et le crime organisé étaient en complicité.
C’est une raison de plus pour ne pas laisser derrière un passé honteux, marqué par la négligence ou la complicité de gouvernements qui ont oublié leur mission principale : la sécurité et la tranquillité du peuple.