Par María Josefina Arce.
Les résultats du second tour électoral réalisé ce dimanche en Colombie ont démontré que la grande majorité de la société colombienne, veut la fin d'un conflit armé qui dure depuis 5 décennies, qui a fait 220.000 morts et 5 millions de personnes déplacées.
Pour cette raison, plus de 50% des électeurs colombiens ont voté pour la réélection de l'actuel président, Juan Manuel Santos, principal propulseur du dialogue de paix avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie. Des négociations ont lieu depuis novembre 2012 à La Havane entre des représentants du gouvernement et de ce groupe guérilléro, qui sont parvenus à plusieurs accords d'ores et déjà.
Juan Manuel Santos a dit que la fin du conflit permettrait de « libérer le potentiel de la Colombie » pour augmenter les investissements en matière de santé et d'éducation. Cela permettrait d'améliorer la vie des plus défavorisés-a signalé le président avant de préciser que ce sont eux « qui mettent les morts dans cette guerre », dans un pays où un tiers des 47 millions d'habitants sont pauvres et cela malgré une croissance économique dépassant 4%.
Juan Manuel Santos s'est imposé aux urnes à Óscar Iván Zuluaga, de l'extrême droite, un allié de l'ex-président Alvaro Uribe et un critique des conversations avec les guérilleros.
Les alliances auxquelles le président est parvenu ces 20 derniers jours avec la grande majorité de la gauche, représentée par les partis Union Patriotique, Pôle démocratique alternatif et Mouvement Progressiste, ont sans doute été essentielles pour remporter la victoire.
L'actuel président a obtenu l'appui des syndicalistes, des paysans et des jeunes, qui même s'ils ne partagent pas plusieurs des propositions de son programme de gouvernement, ont parié en faveur de la paix et de la réconciliation.
L'abstentionnisme a été ce dimanche de 47%, chiffre inférieur au taux enregistré lors du premier tour de ces élections, marquées par des accusations et par le scandale éclaté autour de l'espionnage contre les négociateurs de la paix, auquel était impliqué Zuluaga.
Seule la victoire de Juan Manuel Santos aux élections pouvait garantir la poursuite du processus de paix et éviter le retour de l »Uribisme » c'est à dire la politique de l'ex président Alvaro Uribe, sur n'importe quelle forme. Rappelons que ce grand allié des États-Unis a appliqué une politique néolibérale qui n'a fait que creuser la brèche entre riches et pauvres dans ce pays sud-américain.
La paix a été la grande gagnante des élections en Colombie, qui ont été un grand pas dans la construction d'une Amérique Latine de paix et de stabilité.
Le grand défi que devra relever Juan Manuel Santos, lorsqu'il entamera en août son second mandat, c'est d'accomplir ses promesses avec la société et de commencer à construire une paix stable et durable, avec justice sociale, une société qui prête une attention prioritaire à la santé, l'éducation, le logement, à la campagne où les pires inégalités s'accumulent.