Auteur : Guillermo Alvarado
Malgré les efforts déployés par les États-Unis pour masquer les événements des derniers jours en Afghanistan, le ton des titres de la presse parle clairement d’une défaite militaire, mais aussi politique et économique de la première puissance mondiale.
De moins en moins on fait le bilan de ce qu’ont laissé à ce peuple deux décennies de guerre imposée et de la signification pour les générations actuelles et futures des états-uniens.
L’Afghanistan, gouverné par le taliban depuis 1996, n’a jamais déclaré la guerre aux États-Unis. En outre, pas un seul des auteurs des détournements des avions qui ont frappé les Tours jumelles de New York, le Pentagone ou celui qui s’est écrasé en Pennsylvanie n’était de nationalité afghane.
Cependant, après l’attentat déplorable du 11 septembre 2001, Washington non seulement avait besoin d’éliminer Osama Ben Laden. Il pouvait faire cela, comme il l’a fait après, avec une opération militaire clandestine.
Pour guérir son amour-propre blessé il fallait quelque chose de plus fort et la guerre a été le scénario le plus adéquat.
Comme l’histoire n’est pas le point fort des stratèges états-uniens, l’Afghanistan s’est avéré la cible idéale, un pays peu développé, avec un gouvernement pas du tout sympathique pour le monde occidental et l’attrait de pouvoir compter sur l’OTAN pour ce qui semblait une aventure courte, presque chirurgicale.
En effet, les premiers jours tout se déroulait comme prévu. Les bombardements ont commencé en octobre et pour la fin 2001 le Taliban semblait être désarticulé.
Mais à partir de ce moment-là, les troupes d’occupation n’ont pas eu un seul moment de paix et les jours de guerre se sont transformés en semaines, mois, années et même décennies. Bientôt il a été impossible de cacher les avions pleins de cercueils, les hôpitaux pleins de mutilés physiquement ou psychologiquement.
Le coût humain a été terrible, plus de 250 mille civiles afghans, la plupart des femmes et des enfants ont dû se déplacer à cause des combats, 18 millions de personnes ont eu besoin d’aide humanitaire pour survivre, plus de 47 mille ont perdu la vie, en plus de 66 mille soldats et des agents de police locaux et 51 mille combattants talibans.
Un peu plus de 6 mille États-uniens, y compris des militaires et des entrepreneurs, c’est-à-dire des mercenaires, et plus de mille soldats de l’OTAN sont morts.
Les dépenses pour financer la guerre se sont élevées à près de 3 000 milliards de dollars, la plupart sous forme de prêts qui, d’ici 2050, vont générer des intérêts de 6 500 milliards de dollars supplémentaires, qui seront payés, comme d’habitude par les citoyens qui versent leurs impôts dans les coffres de l’état.
Un désastre qui aura des conséquences parce que 20 ans de guerre, c’est beaucoup de temps et ils laisseront une profonde marque aussi bien pour les attaquants que pour les attaqués.