Auteur : Guillermo Alvarado
Il y a quelques années, le magnat américain Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump et licencié par ce dernier en raison de ses idées extrémistes, imaginez un peu, s'est rendu en Europe avec l'idée farfelue de réunir tous les partis d'extrême droite en un seul bloc.
La croisade de Bannon, baptisée "Le Mouvement", a échoué parce qu'il n'a pas su analyser l'histoire de groupes tels que VOX en Espagne, Alternative pour l'Allemagne, ou le Rassemblement national de la Française Marine Le Pen, entre autres, dont les dirigeants n'aspirent à être les seconds de personne ou à se partager la barre.
Eh bien, aujourd'hui, la même chose se produit, mais à l'envers, parce qu'un secteur de la droite rassise, pleine de haine, raciste et xénophobe du Vieux Continent aspire à rassembler ses homologues en Amérique afin de dominer cette partie du monde.
C'est le VOX de Santiago Abascal, qui vise à reprendre ces territoires avec une vision anti-historique qui nie les exactions commises lors de la conquête et la colonisation, le pillage des ressources naturelles, le génocide de la population indigène et la destruction de leur culture et de leur civilisation.
Pour ce faire, il tente de vendre le faux concept d'une "ibérophère", composée de quelque 700 millions de personnes et créée, soi-disant, par la fusion de l'hispanique et du précolombien, ce qui n'a jamais eu lieu.
Il s'agit d'une tentative flagrante de nous faire avaler l'histoire selon laquelle l'irruption européenne sur notre continent a été un fait positif, qui est maintenant en danger à cause du "communisme" et des gouvernements de Cuba, du Venezuela, du Nicaragua ou du Mexique, du groupe de Puebla ou du Forum de Sao Paulo.
La carte de visite de VOX est la "Lettre de Madrid", un libelle qui distille du venin avec des paragraphes comme celui-ci : "L'avancée du communisme constitue une menace sérieuse pour la prospérité et le développement de nos nations, ainsi que pour les libertés et les droits de nos compatriotes".
Il s'avère que selon Abascal, nous sommes désormais des compatriotes, ce qui va à l'encontre des postulats idéologiques de son parti, fondés sur l'ultranationalisme, la lutte contre les migrations, africaines et américaines, l'élimination de "l'idéologie du genre", c'est-à-dire la diversité sexuelle et la haine envers l'islam.
J'avoue qu'en lisant cette lettre, je n'ai pas automatiquement pensé à Francisco Franco, qui aurait très bien pu en être l'auteur original, mais à Adolf Hitler, qui a cajolé le peuple allemand pour accéder au pouvoir et l'emmener ensuite, ainsi que à une grande partie du monde, à la destruction.
Attention ! N’oublions pas un détail qui n'en est pas un : le nom complet de l’organisation politique d'Hitler était le Parti national socialiste des travailleurs allemands.
Celui qui oublie l'histoire est condamné à la répéter.