Par : Roberto Morejón
Le Président Américain Joseph Biden a vivement défendu ce qu'il considère comme le retour de son pays dans les organisations internationales, notamment l'ONU, mais il néglige le dossier Cuba.
Dans une tentative de se démarquer de la période convulsive de Donald Trump, Biden s'est adressé à la 76eme session de l'Assemblée Générale de l'ONU, se présentant comme le grand paladin de la démocratie et de la paix.
Cependant, la confrontation et même les sanctions ont été maintenues pendant les huit premiers mois de l'actuelle administration démocrate dans ses relations avec Cuba.
Les restrictions imposées aux fonctionnaires, les déclarations d'ingérence et, surtout, le maintien des plus de 240 restrictions signées par Trump, caractérisent la relation entre les États-Unis et la nation caribéenne en 2021.
M. Biden, qui se disait attaché à la diplomatie après le départ spectaculaire des troupes américaines de l'Afghanistan, ne semble pas suivre cette ligne de conduite à l'égard des autres pays dont il met souvent en cause la politique.
Ce fut le cas à Cuba, où il a assuré son soutien à ceux qu'il a décrits comme des manifestants et des militants qui, selon lui, maintiennent la démocratie en vie.
Il est frappant de constater que son allusion limitée à l'Amérique Latine et aux Caraïbes se limite à Cuba et au Venezuela.
Ses conseillers ont négligé les 60 massacres commis cette année en Colombie, comme s'il s'agissait de contributions à la démocratie.
Il n'est pas non plus démocratique pour les États-Unis d'ignorer le poids de 29 déclarations de l'Assemblée Générale des Nations Unies en faveur de la levée du blocus contre Cuba.
Au Mexique, si proche géographiquement parlant de la puissance du Nord, plus de trente présidents, premiers ministres, ministres des affaires étrangères et autres dirigeants ont récemment signé une déclaration contre le blocus américain de Cuba.
La position adoptée lors du sixième sommet de la Communauté des États d'Amérique Latine et des Caraïbes a suivi une exhortation enflammée du Président Mexicain Andrés Manuel López Obrador.
AMLO, comme on le surnomme, a estimé que M. Biden avait ce qu'il a appelé "une sensibilité politique suffisante" pour tenir compte de son appel à cesser le boycott de Cuba, puisque, selon son raisonnement, aucun État n'a le droit d'en assujettir un autre.
Comme l'a bien proclamé le Ministre Cubain des Affaires Etrangères Bruno Rodríguez, Biden n’aurait absolument pas dû faire ce que Trump s’est permis, à savoir utiliser la pandémie comme un allié pour renforcer le siège économique.