Le département d'État Nord-Américain a récemment publié la liste des gouvernements invités au sommet virtuel sur la démocratie, les droits de l'homme et la lutte contre le terrorisme, convoqué par le président Joseph Biden pour les 9 et 10 décembre.
En examinant la liste des alliés des Etats Unis participant à l'événement, on découvre la présence de pays qui auront vraiment du mal à prouver qu'ils sont, en fait, une démocratie. Il y a aussi de grands absents au sommet qui révèlent la nature discriminatoire de l'événement.
Parmi les premiers, je citerais l’Israël, un État n'ayant pas de constitution, qui établit différentes catégories de citoyens, qui occupe militairement la Cisjordanie voisine. L’Etat Israélien vole les terres des familles palestiniennes pour construire des colonies juives et bloque la bande de Gaza par air, mer et terre.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Maison Blanche n'a jamais imposé de sanctions à Tel Aviv, où un enfant peut être envoyé en prison sans mandat d’arrêt et y rester sans inculpation, procès ou condamnation, ou être tué par décision arbitraire des officiers militaires sionistes.
Un autre pays qui aura du mal à parler de démocratie, de droits de l'homme et de terrorisme est la Colombie, premier producteur et exportateur de drogue au monde.
Il y a cinq ans, les accords de paix étaient signés dans ce pays d'Amérique du Sud, mais il ne s'agit pas d'un anniversaire festif mais d'une date de deuil.
Au moins 1 270 leaders sociaux et 299 ex-combattants ont été assassinés durant cette période sous le regard impassible du gouvernement. Il faut ajouter à ces crimes le déplacement forcé de 250 000 personnes dans 50 municipalités, soit par des groupes terroristes liés au trafic de drogue, soit par des propriétaires terriens.
Il sera intéressant d’écouter ce dont Iván Duque parlera lors de cette réunion, mais nous vous suggérons de noter ces faits dans votre agenda du jour.
Du côté des non invités, on trouve la Chine, la Russie, Cuba, le Venezuela, le Nicaragua et la Bolivie, entre autres, ce qui n'est pas une coïncidence. Biden ne veut pas désaccorder la chorale qu'il organise depuis des mois.
Il est curieux que la Bolivie, qui pourrait expliquer aux participants comment récupérer une démocratie ruinée par un coup d'État organisé par les États-Unis, par le biais de l'OEA, ne soit pas invitée.
Il n'y aura pas non plus la Libye, que le Pentagone et l'OTAN ont presque renvoyée au Moyen Âge alors qu'elle était le pays le plus prospère et le plus pacifique d'Afrique du Nord, mais dont la démocratie ne plaisait pas à la Maison Blanche.
En tout, 111 gouvernements, y compris celui du pays hôte, entendront beaucoup de discours pendant ces deux jours, mais très peu de vérités.