Auteur : Guillermo Alvarado
Sans se recommander ni à Dieu ni au diable, le secrétaire d'État nord-américain, Anthony Blinken, a publié sur les réseaux sociaux une critique au gouvernement mexicain d'Andrés Manuel Lopez Obrador pour le nombre de journalistes assassinés dans la nation latino-américaine.
Le haut fonctionnaire de la Maison Blanche a déclaré : "Je me joins à ceux qui demandent une plus grande responsabilité et une meilleure protection pour les journalistes mexicains. Je suis de tout cœur avec les proches de ceux qui ont donné leur vie pour la vérité".
La première chose qui m'est venue à l'esprit en lisant ce texte, c'est que Blinken se serait rendu lui-même un grand service s'il avait inclus dans ses "prières" les dizaines de journalistes de divers pays du monde qui ont péri dans les guerres d’Irak et d’Afghanistan, déclenchées par son pays.
Je pense, par exemple, au photojournaliste espagnol José Couzo, tué par un missile lancé par un char nord-américain lors de l'attaque de l'hôtel Palestine à Bagdad en avril 2003.
Blinken aurait également pu expliquer que les journalistes tués au Mexique sont une conséquence de l'absurde guerre contre le trafic de drogue imposée par la Maison Blanche à l'ancien président Felipe Calderón Hinojosa.
Il est vrai que pendant le mandat de Lopez Obrador, plusieurs journalistes ont été tués par balles, mais il faut aller chercher les causes véritables de ces événements regrettables dans les dix ou quinze années qui ont précédé son gouvernement.
Il est frappant de constater que les propos du Secrétaire d'État sont presque une réitération de ceux exprimés il y a quelques jours devant le Congrès par le sénateur républicain Rafael Edward Cruz, plus connu sous le nom de Ted Cruz, l'un des hommes politiques les moins prestigieux et les moins respectés des Etats Unis.
Est-ce que Blinken essaie de ressembler à Cruz ? En tout cas, il serait bon de lui rappeler que pour l'instant, le seul mérite de ce législateur est d’avoir suscité le mépris général de ses 99 collègues du Sénat nord-américain.
En 2016, Cruz a été la vedette des élections primaires républicaines tumultueuses avec Donald Trump, où toutes sortes d'insultes ont été échangées, allant même jusqu’à insulter les épouses respectives. A l’heure actuelle, Cruz est un fervent supporteur de l'ancien Président, car il sait qu'il est son seul oxygène politique.
Que font ces deux représentants du même système, l'un du côté démocrate et l'autre du côté républicain, pour attaquer Lopez Obrador concernant le dossier épineux des journalistes assassinés ?
Avec un langage populaire dur et précis, le Président Mexicain a rappelé que les Etats-Unis ont toujours aimé « voir la paille dans l’œil du voisin et pas la poutre qui est dans le leur », une métaphore très précise de la réalité.