Par María Josefina Arce
Le temps presse avant le second tour des élections générales en Équateur et l'insécurité continue de dominer le panorama du pays sud-américain, alors que jusqu'à présent il n'y a pas de favori clair entre les deux prétendants à la présidence pour les élections de dimanche prochain.
Ces derniers jours ont été marqués par de nouveaux incidents violents tels que l'assassinat d'un procureur et l'enlèvement puis la libération d'un ancien maire de la ville de Durán.
L'Observatorio Ciudadano de Violencia Política (fr. L'Observatoire citoyen de la violence politique) a déclaré que l'Équateur avait connu cette année le processus électoral le plus violent de son histoire, avec près de 90 cas de violence politique, allant de meurtres, d'agressions et d'enlèvements à des menaces.
En effet, au cours de la campagne électorale précédant les élections du 20 août, les meurtres du candidat à la présidence Fernando Villavicencio, le 9 août, et du maire de Manta, Agustín Intriago, le 23 juillet, ont été enregistrés.
L'Observatoire souligne que, bien que la violence politique ne soit pas un fait nouveau dans la compétition électorale en Equateur, les niveaux atteints à cette occasion sont absolument sans précédent.
L'insécurité, l'une des principales préoccupations des Équatoriens, a été l'un des thèmes qui ont marqué la campagne et les débats des deux candidats à la présidence : Luisa González, de Revolución Ciudadana Rëvolution Citoyenne), et Daniel Noboa, d'Acción Democrática Nacional.
Il convient de rappeler que ces élections ont été organisées après que le président Guillermo Lasso, afin d'éviter un procès contre lui en mai dernier, a décrété la "muerte cruzada" (fr. mort croisée), une figure constitutionnelle permettant de convoquer des élections générales anticipées et de dissoudre l'Assemblée nationale.
Rien n'a été décidé avant le second tour de dimanche prochain. Entre-temps, certains sondages d'opinion donnent González comme favori, d'autres donnent Noboa comme possible vainqueur, et d'autres encore indiquent une égalité technique, dans laquelle la différence serait faite par le vote indécis, qui se situe entre 10 et presque 20 %.
Le candidat de Revolución Ciudadana Révolution Citoyenne) a été le plus voté au premier tour, le 20 août, avec 33,3 % des voix, suivi par Noboa, qui a obtenu 23,66 % et s'est retrouvé, à la surprise générale, au second tour.
Le vainqueur de l'élection achèvera le mandat présidentiel actuel, qui se termine en mai 2025. En réalité, il n'aura que très peu de temps pour tenir ses promesses électorales avant que le pays ne retourne aux urnes.