Par Roberto Morejón
Selon les dernières statistiques disponibles, la mortalité infantile mondiale a continué de baisser en 2022, ce qui est sans aucun doute une bonne nouvelle, mais des insatisfactions persistent.
Il y a deux ans, le nombre de décès d'enfants de moins de cinq ans a atteint le niveau le plus bas jamais enregistré, à savoir 4,9 millions, un résultat que les agences spécialisées ont qualifié à juste titre d'étape importante.
Les chiffres publiés par le groupe inter-institutions des Nations unies pour l'estimation de la mortalité infantile soulignent la baisse de 51 % de cet indicateur depuis 2000.
Les experts attribuent ces progrès à l'engagement accru des gouvernements, des communautés et des individus à s'occuper des enfants, ainsi qu'au soutien des Nations unies.
Ce serait une erreur de célébrer les progrès et d'oublier immédiatement la réalité qui persiste dans de grandes parties du monde.
Le rapport note que c'est en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud que le nombre de décès d'enfants est le plus élevé.
Dans ces régions, les inégalités sociales et économiques empêchent la fourniture de soins et d'assistance aux enfants nés dans des familles à faible revenu.
Il en va de même en Amérique latine, où la mortalité des 0-5 ans a chuté de 71 % entre 1990 et 2022, mais la région reste en dessous de la moyenne mondiale de 37 décès pour 1 000 naissances.
Ce n'est pas une coïncidence si les experts prévoient que près de six douzaines de pays ne parviendront pas à atteindre la cible de mortalité des enfants de moins de cinq ans fixée dans les objectifs de développement durable.
En d'autres termes, d'ici 2030, plus de 35 millions d'enfants ne survivront pas parce que leur lieu de naissance détermine toujours s'ils vivent ou s'ils meurent, pour paraphraser le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l'Organisation mondiale de la santé.
L'aide apportée par le Nord industrialisé au Sud de la planète n'étant pas à la hauteur des besoins en matière de santé, et les revers économiques et sociaux étant marqués dans cette dernière région, l'accès aux soins de santé reste un luxe pour de nombreux habitants des zones vulnérables.
S'il est légitime de se réjouir du recul de la mortalité infantile dans le monde, il est nécessaire d'insister sur la nécessité d'investir davantage dans les progrès visant à mettre un terme aux décès d'enfants qui auraient pu être évités.
L'escalade des conflits internationaux et leurs conséquences sur l'économie ne doivent pas étouffer les projets visant à aider les familles actuellement désavantagées sur le plan social à élever et à s'occuper de leur progéniture.