Par María Josefina Arce
Les événements survenus ces derniers mois aux États-Unis ont ravivé la polémique sur un vieux problème : les violences policières contre les minorités ethniques. Les faits les plus récents qui ont ébranlé l'opinion ont été enregistrés dans le Missouri. Ces derniers mois deux jeunes noirs y sont morts par balle lorsque des policiers ont tiré sur eux.
Ce ne sont pas des faits isolés, l'assassinat en août dernier à Ferguson de Michael Brown et celui de Vonderrit Myers, ce mois-ci dans le faubourg de Luis, à proximité de cette ville.
Des actions similaires où des policiers ont recours à la force et tuent des membres des minorités ethniques dans des circonstances où tout indique qu'il n'y avait pas de motifs, se répètent chaque année dans ce pays.
À New York par exemple, 90% des cas de personnes détenues et fouillées en 2013 étaient des Afro-américains et des latino-américains et cela bien que ces couches de la population ne représentent que 40 % des New-yorkais-.
Les immigrants dénoncent le fait que la brutalité policière est le lot quotidien. Parfois, des agents de police rouent des coups des suspects qui étaient déjà immobilisés. Dans certains des cas, ces raclées sont accompagnées de l'usage de pistolets paralysants et des sprays au poivre.
Des experts expliquent qu'il existe un racisme ouvert chez les policiers, qui souvent ignorent les délits des citoyens blancs et s'en prennent aux minorités. L'assassinat de Myers, qui a reçu 17 coups alors qu'il n'avait entre ses mains qu'un sandwich, vient le confirmer.
Ces événements tragiques ont soulevé une vague de protestations en territoire étasunien. Les protestations des derniers jours au Missouri pour clamer justice ont été impressionnantes.
Mais la réalité est que sur les nombreuses dénonciations présentées chaque année devant le Département de la Justice, très peu terminent par l'ouverture d'un procès contre un agent.
Rappelons le triste cas de Rodney King, victime en mars 1991 de la brutalité policière.
Les agissements de la police ont été enregistrés. On voyait Rodney King par terre et des policiers qui le frappaient. Cependant un jury formé uniquement de Blancs a conclu, un an après, que la vidéo n'était pas une preuve convaincante pour accuser les officiers impliqués.
Même si certains ont cru qu'après l'élection de Barack Obama le premier président noir des États-Unis, le pays vivrait une ère "post-raciale", la réalité est que le problème persiste, qu'il s'aggrave même. La brutalité policière ne s'arrête pas, prouvant ainsi qu'il s'agit d'un mal enraciné dans la société étasunienne.