Les coûts du colonialisme

Édité par Reynaldo Henquen
2024-12-18 22:15:35

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Par : Guillermo Alvarado

 

Si vous avez l'occasion de vous rendre en Europe aujourd'hui, disons en France, et que vous demandez si le colonialisme existe, à presque un tiers du XXIe siècle, et si ce pays pratique cette politique infâme partout sur la planète, vous obtiendrez probablement une réponse négative catégorique.

 

Pourtant, il y a quelques jours, un violent cyclone appelé Chido a frappé la côte est de l'Afrique, notamment le Mozambique, les Comores, le Malawi et le Zimbabwe, mais c'est dans l'archipel de Mayotte que les résultats ont été les plus désastreux.

 

Ce territoire est officiellement un département d'outre-mer de la France, mais s'il y avait encore un doute sur le fait qu'il s'agit ni plus ni moins d'une colonie, Chido l'a effacé de la manière la plus spectaculaire qui soit.

 

Les premiers rapports sur la tempête, qui a atteint 4 avec des vents de 200 kilomètres par heure, indiquaient que pratiquement aucune maison n'était restée debout, et les autorités françaises elles-mêmes ont reconnu qu'il faudrait plusieurs jours avant de connaître le nombre exact de morts.

 

On suppose, à juste titre, qu'ils sont nombreux, peut-être trop nombreux dans une région qui ne compte que 209 530 habitants.

 

C'est l'occasion de rappeler quelques statistiques qui reflètent la façon dont les gens vivent à Mayotte et pourquoi leur situation est intrinsèquement coloniale, même si l'Europe le nie.

 

Quelque 70 % de sa population, gonflée par les récentes vagues de migration attirées par l'auréole française, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Certains ont un emploi et travaillent dans la fonction publique, d'autres sont des agriculteurs de subsistance.

 

Le revenu annuel moyen par famille est de 9 337 euros, loin des 30 000 euros d'un ménage français modeste.

 

La santé est un problème, avec un médecin pour 10 000 habitants, et elle n'est généralement disponible que dans quelques villes de l'archipel. Il n'y a qu'un seul hôpital public d'environ 400 lits pour toute la région, et seuls les rares riches peuvent bénéficier d'un service de qualité.

 

Par ailleurs, la France n'a pas conquis Mayotte, ni ne l'a occupée par la force, mais l'a obtenue par l'expédient de l'acheter, pour l'occuper dans le juteux commerce de l'esclavage de l'époque.

 

Le cyclone Chido a sans doute été un coup dur pour ces populations, mais le vrai drame est l'état politique, social et culturel de la colonie dans laquelle elles vivent, déguisées par l'illusion perverse d'appartenir au territoire de la France.



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