Auteur : Roberto Morejón
En Uruguay, la transition ordonnée d'un gouvernement néolibéral à un projet de gauche, le Frente Amplio (le Front Large, se poursuit après le triomphe électoral du candidat Yamandú Orsi au second tour des élections.
L'homme politique, qui a une longue carrière pédagogique, prendra ses fonctions le 1er mars, avec la conviction d'établir ce qu'il appelle le pays des certitudes, pour le projet de certitude, un concept défini comme l'Uruguay continuant à investir pour croître.
Troisième président de gauche dans l'histoire de l'Uruguay depuis le retour de la démocratie, il succédera à Luis Lacalle Pou, du parti national conservateur, qui, selon ses détracteurs, n'a pas réussi à résoudre des problèmes tels que l'inégalité sociale et l'insécurité des citoyens.
Vingt ans après la première victoire de Tabaré Vázquez, M. Orsi remplacera M. Lacalle Pou, critique acerbe des gouvernements progressistes.
Héritier des idées du célèbre ancien président José Pepe Mujica, M. Orsi connaît bien les particularités de la campagne et de la ville.
Pendant la campagne électorale et maintenant dans la transition vers l'inauguration présidentielle, il prône le dialogue avec les opposants politiques et affirme vouloir construire un projet national inclusif.
Il se dit conscient que les Uruguayens attendent beaucoup du Frente Amplio après avoir connu un système politique qui, selon lui, parle plus des dirigeants que du peuple.
Yamandú Orsi est déjà confronté à des problèmes tels que la faible compétitivité des entreprises et les conflits du travail face aux revendications syndicales non satisfaites.
Outre la prise en compte de ces conflits, il propose de renforcer les entreprises publiques et l'industrie nationale en général.
En définissant la création d'un écosystème de la Science, de la Technologie et de l'Innovation dans la période de transition, le prochain président uruguayen sait qu'il devra utiliser tous les instruments disponibles pour faire avancer son pays face à la dure politique tarifaire de Donald Trump aux États-Unis.
Fin connaisseur de l'histoire, il prône des changements dans l'éducation et recherche le rôle fort des enseignants en tant qu'avantage social, alors qu'en Uruguay, parents et enseignants déplorent les taux croissants de violence.
L'homme d'État uruguayen élu évoque ainsi la possibilité d'allonger le temps scolaire des enfants dans le cadre d'une approche globale de la lutte contre l'insécurité.
Avec son programme à mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années, Yamandú Orsi aura besoin d'un processus de consultation ardu dans un pays en paix, mais non sans contradictions.
