En à peine 3 ans, les autorités étasuniennes ont arrêté à la frontière avec le Mexique, près de 131 800 enfants qui avaient réalisé seuls une traversée dangereuse dans le but d'échapper à la misère, à la violence et à l'exploitation.
Les enfants étaient pour la plupart mexicains, mais il y avait aussi des Guatémaltèques, des Honduriens, des Salvadoriens, issus dans une large majorité de familles extrêmement pauvres ou séparées.
À l'exception du Salvador, où ces dernières années le gouvernement du Front Farabundo Martí de Libération Nationale a mis en application des programmes d'insertion sociale spécifiquement destinés aux enfants et adolescents, dans les autres pays cités de tels programmes n'existent pas.
La réalité très dure les oblige à entreprendre un voyage qui peut se transformer en un clin d'œil en un cauchemar et les conduire dans un piège où ils sont l'objet d'extorsions, d'exploitation sexuelle, d'abus de la part de délinquants ou d'autorités corrompues.
Bien que l'ONU ait essayé d'obtenir que les enfants retenus aux frontières bénéficient d'un statut d'asile, la pratique commune est que ces enfants sont incarcérés, rapatriés de façon sommaire, ce qui constitue une violation de leurs droits.
François Crépeau, Rapporteur Spécial de l'ONU pour les droits des migrants considère que les enfants capturés dans de telles conditions sont traumatisés, ils n'arrivent pas à comprendre pourquoi ils sont punis alors qu'ils n'ont commis aucun crime.
Le quotidien The Washington Post signale qu'un programme de la Patrouille frontalière cherche à utiliser les enfants arrêtés pour obtenir des informations sur les groupes criminels qui agissent dans les territoires qu'ils ont dû traverser durant leur voyage vers les États-Unis, ce qui suppose de nouveaux risques pour ces mineurs.
Au lieu de mettre en place des programmes destinés à promouvoir le développement dans les pays d'origine des petits migrants, la seule façon responsable et objective de résoudre ce grave problème, les États-Unis ont opté pour blinder leurs portes et ignorer le drame qui est vécu de l'autre coté et duquel ils sont dans une large mesure responsables. Dans le cas des pays au sud du fleuve Bravo, Washington applique ce proverbe : « Ce que les yeux ne voient pas, ne fait pas de peine au cœur. »