Par Guillermo Alvarado
L' ex-président du Salvador, Francisco Flores, qui a été qualifié par son ami et très probablement son mentor George W. Bush comme un “souffle d'air frais en Amérique Centrale, sera traduit en justice pour avoir détourné vers ses comptes des millions de dollars provenant des dons des pays tiers.
Le magistrat chargé de cette affaire, Miguel Ángel García, a fait savoir qu'il existe suffisamment d'éléments pour prouver la culpabilité de l'ancien chef de l'État salvadorien, sur lequel pèsent les délits de péculat , d'enrichissement illicite, de désobéissance et de blanchiment d'argent.
Flores, qui a gouverné le Salvador entre le 1 juin 1999 et le 30 mai 2004, a reçu en 2003 un don de 10 millions de dollars de la part de Taïwan. Cet argent était destin à divers projets sociaux et d'infrastructure et à aider les victimes d'un tremblement de terre qui avait affecté le Salvador deux ans auparavant. Mais voilà qu'une bonne partie de cet argent est passé dans les comptes personnels du président, des comptes qu'il s'était bien gardé d'ouvrir dans des paradis fiscaux. Même si dans le langage juridique cet acte soit maquillé sous les noms de péculat ou détournement de fonds, en Castillan nous lui donnons le nom de vol.
De nombreuses organisations populaires ont applaudi la décision du juge, ainsi que le transfert de l'ex président dans les cellules de la Division antidrogue de la Police Nationale Civile. Jusqu'à présent Francisco Flores jouissait du privilège d'avoir été assigné à résidence, soit disant pour des problèmes de santé.
L'une des choses les plus révoltantes dans cette affaire, est qu'une bonne partie de l'argent que Francisco Flores avait volé aurait dû servir pour la construction de logements destinés aux sinistrés qui avaient perdu leur foyer à cause du séisme de 2001.
Cet acte de corruption, aggravé par une atroce injustice, met à nu le véritable acabit de cet ami personnel de l'ex président étasunien W. Bush, qui pourrait se voir infliger une peine de jusqu'à 25 ans de prison pour les délits commis.
La militante sociale, Margarita Posada, considère qu'il s'agit là d'une victoire historique du peuple salvadorien qui durant des siècles a exigé que justice soit faite et qu'une explication détaillée soit donnée de l'utilisation des fonds reçus de diverses parties de la planète pour aider le Salvador à surmonter les dégâts faits par un séisme survenu il y a 14 ans.
En même temps les membres du Parti Alliance Républicaine, organisation d'extrême droite dont Francisco Flores est le président d'honneur, tentent de le présenter comme un petit oiseau inoffensif, une victime innocente d'une vendetta politique.
Pourtant il n'est ni l'un ni l'autre. Le souffle d'air frais de Bush n'est qu'un truand, un politique sans éthique, qui a profité de sa charge pour faire grossir davantage son patrimoine, déjà assez gros, aux dépends d'un des peuples les plus appauvris et laissés pour compte dans notre région, un peuple qui commence à peine à voir la lumière de la justice se faire contre ceux qui l'ont exploité et pillé durant des siècles.
+-