Par Guillermo Alvarado
Cuba est au centre d'intérêt dans le monde suite à l'annonce de la visite du président Obama à La Havane, les 21 et 22 mars. Notre peuple, qui après un peu plus d'un demi siècle de différend avec la puissante nation du Nord a conservé sa souveraineté et sa dignité, l'accueillera avec son habituelle hospitalité.
La nouvelle a rapidement fait le tour du monde, elle a fait les gros titres des principales agences de presse et médias. La plupart d'entre eux s'accordent à signaler qu'Obama sera le premier président étasunien en fonctions qui visitera Cuba depuis le triomphe de la Révolution.
Ben Rhodes, l'assesseur du président étasunien est d'avis que ce voyage transformera en irréversible le processus de normalisation des relations entrepris par nos deux pays le 17 décembre 2014.
Pour y aboutir, cependant, il y a des défis à relever. Le premier de tous, la levée du blocus économique, commercial et financier, le siège le plus long de toute l'histoire de l'Humanité, ayant été imposé à un pays.
Certes, Obama n'a pas la faculté d'éliminer dans sa totalité cette politique agressive, mais il possède, la capacité exécutive de la vider de son contenu et de la transformer en une dépouille de la Guerre Froide, en attendant qu'il y ait au Congrès des élus suffisamment lucides pour l'envoyer dans le tiroir des mauvais souvenirs.
Il faut aussi exiger que le territoire usurpé à la province cubaine de Guantánamo, par une base navale étasunienne, une enclave où il existe une prison où sont violées les plus élémentaires normes juridiques internationales et du droit humanitaire, soit restitué à ses propriétaires légitimes : les Cubains.
Washington doit également abandonner ses vieilles prétentions de provoquer un changement de régime à Cuba. Il doit admettre, une fois pour toutes, que ce peuple a le droit souverain de choisir le système social, politique et économique qui convient le plus à ses intérêts.
Il serait juste aussi, que notre pays reçoive un dédommagement adéquat pour les pénuries, les agressions armées, les actes terroristes et les dommages causés à l'économie durant de longues années, lesquels ont provoqué des morts, des blessés et des souffrances qui ne sont pas nécessaires.
Malgré toutes les divergences existant entre Cuba et les États-Unis, Obama sera reçu avec respect. Les autorités cubaines sont disposées à aborder avec lui n'importe quel sujet, car elles n'ont rien à cacher et qu'elles ont toute l'autorité morale. Le voisin du Nord ne peut pas en dire autant.
Il est opportun de rappeler une fois de plus que ni cette visite annoncée, ni le rétablissement des liens diplomatiques, ne sont des grâces, mais le résultat concret du courage, de la générosité et de la résistance du peuple cubain, principes qui lui ont valu la reconnaissance mondiale et une place de premier plan dans le concert des nations, même parmi celles qui ne comprennent pas ou qui n'acceptent pas le modèle socialiste que nous construisons, comme l'a bien dit le président Raúl Castro, “sans hâte mais sans pause”.