L'incertitude entoure l'enquête sur l'assassinat de la dirigeante indienne hondurienne

Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2016-03-11 13:55:27

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Une semaine à peine après l'assassinat au Honduras de Berta Cáceres, dirigeante indienne et activiste en défense de l'environnement, une grande incertitude règne sur l'enquête judiciaire ouverte pour trouver les auteurs intellectuels et matériels de ce crime qui a soulevé une vague d'indignation dans divers coins du monde.

Gustavo Castro, activiste mexicain, qui se trouvait chez Berta Cáceres la nuit de l'attaque et qui est le seul témoin des faits, a déclaré que depuis le premier moment, les enquêteurs ont commis beaucoup d'irrégularités, dont la modification de la scène du crime. En même temps des rumeurs tendancieuses ont été propagées dans le but de discréditer la victime et ses camarades de lutte.

Des porte-parole de la police ont déclaré par exemple que la mort de cette leader communautaire est due à des problèmes internes parmi les organisations indiennes. On a même parlé de crime passionnel.

Gustavo Castro a expliqué que parmi les photos qui lui ont été montrées dans le but d'identifier les sicaires, il y en avait des images de manifestations populaires qui ont eu lieu dans divers endroits du pays. Il a précisé qu'au terme de longs interrogatoires, il n'a jamais reçu de copie de ses déclarations et que les autorités lui interdisent de quitter ce pays centraméricain où sa vie est en danger.

Olivia Zúñiga, la fille de la dirigeante assassinée a déclaré qu'il s'agit d'un crime politique. Elle en a rendu responsable les entreprises minières et les auteurs des projets d'hydroélectriques contre lesquels sa mère a lutté durant tant d'années.

Elle a nié que Berta Cáceres ait renoncé aux mesures préventives prises pour protéger sa vie face aux nombreuses menaces de mort qu'elle a reçues. Elle et ses frères ont réitéré leur demande qu'une commission internationale soit chargée d'enquêter sur cette affaire, afin de garantir l'impartialité et obtenir que les véritables coupables soient traduits en justice.

Cette affaire est devenue un véritable problème pour le gouvernement hondurien, à cause des pressions internationales intenses pour qu'une réponse rapide et efficace soit donnée.

Jusqu'à maintenant, la plupart des personnes qui ont été interrogées, sont des camarades de lutte de Berta Cáceres. Les sicaires restent dans l'impunité, ce qui provoque le mécontentement des organisations sociales et environnementales, ainsi que des associations de défense des droits de l'homme au Honduras.

Dans ce pays, il y a plus de 40 projets de construction d'hydro-électriques et des dizaines de concessions minières qui sont rejetées parce qu'ils affectent les terres où vivent de nombreuses communautés.

Plusieurs de ces projets ont été adoptés sans avoir consulté auparavant les populations indiennes, ce qui est une violation des normes internationales sur les droits des peuples autochtones.

La lutte contre ces projets figure comme l'une des causes les plus probables de l'assassinat de Berta Cáceres, en tout cas de l'avis de ses proches et camarades de lutte, ce que le gouvernement hondurien se résiste à considérer.

 

 



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