Des signes alarmants pour la paix en Colombie

Édité par Tania Hernández
2016-04-04 12:48:57

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Par Guillermo Alvarado
Les forces les plus obscures de la société colombienne sont descendues dans la rue, cette fin de semaine, pour exprimer leur opposition aux efforts du gouvernement et des forces de guérilla pour essayer de trouver une solution pacifique au conflit armé interne le plus ancien et sanglant de notre continent.

En scandant des mots d'ordre offensifs et des insultes au sujet de ces pourparlers, des personnes liées à l'extrême droite et à l'ex président Álvaro Uribe, l'un des plus farouches ennemis de la paix, ont marché dans 24 villes de la Colombie. Parmi les manifestants, des militaires et des agents de police à la retraite et même certains élus.
Ils exigeaient l'annulation des négociations en cours avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple, les FARC-AP et la suspension des dialogues récemment annoncés avec l'Armée de Libération Nationale, la seconde force de guérilla en Colombie. Ces «  courageux patriotes » ont également demandé la libération d'un groupe d'officiers emprisonnés pour des délits de corruption ou des violations des droits humains.
Presque parallèlement, la bande paramilitaire connue comme  le “clan Úsuga” a réalisé ce qu'elle a baptisé comme une grève armée, qui n'a été autre chose qu'une attaque brutale contre les libertés de la population des départements d'Antioquia, de Chocó et de Córdoba.
Dans ces départements les paramilitaires armés ont coupé la circulation et brulé des véhicules, ils ont attaqué des commerces et assassiné 5 personnes, ce qui est vu comme un clair défi aux autorités et à ceux qui veulent construire un nouveau pays, plus tranquille, progressiste et juste.
Au milieu d'un théâtre aussi violent, la tentative d'attentat contre l'ex sénatrice Piedad Cordoba a causé une préoccupation particulière.  Piedad Cordoba a dit qu'un homme a tenté de tirer sur elle. Pour des raisons inexplicables, les autorités, appuyées par certains médias ont tenu à démentir ce fait.
Cette situation donne une idée de la complexité du panorama dans un pays où de toute évidence, des gens tirent bénéfice du climat de violence et du conflit comme en témoignent leurs efforts pour maintenir la guerre coûte que coûte, sans tenir compte des souffrances de la population.
Nous croyons que le moment est opportun pour évoquer une expérience tragique dans l'histoire  récente de la Colombie. En 1984, au terme d'un dialogue entre le gouvernement de  Belisario Betancourt et les FARC-AP, le parti de gauche  Union Patriotique a été créé.
À partir de ce moment-là et durant 20 ans, cette organisation a été la cible d'une politique d'extermination. Plus de 5 000 de ses membres ont été assassinés dont deux candidats à la présidence:Jaime Pardo et Bernardo Jaramillo.
Face au risque que de tels faits se répètent. Une mobilisation de toutes les personnes de bonne volonté s'avère nécessaire, voire, urgente pour combattre le dit « uribisme » courant qui prend son nom de l'ex président Alvaro Uribe, avec lequel s'identifient des clans paramilitaires associés aux mafias de tout type.

Seule une action ferme de la part de la population pourra vaincre la résistance des partisans de la guerre et de la mort, pour éviter ainsi que ce pays frère reste noyé dans le sang des victimes, qui sont, pour la plupart, des citoyens innocents.

 



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