Fidel Castro Ruz

Édité par Reynaldo Henquen
2024-08-11 18:24:42

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Après le coup d’État de Fulgencio Batista, le 10 mars 1952, Fidel est l’un des premiers à dénoncer le caractère réactionnaire et illégitime de régime de facto et à appeler à son renversement

Auteur: Granma | internet@granma.cu

FIDEL Castro Ruz naît le 13 août 1926 à Biran, ancienne province d’Oriente. Son père, Angel Castro Argiz, fils d’un paysan galicien pauvre, est un propriétaire terrien et métayer dans une plantation de canne à sucre. Sa mère, Lina Ruz Gonzalez, est issue d’une famille paysanne de la province de Pinar del Rio.

 

Il apprend à lire et à écrire à l’école publique rurale de Biran et effectue ses études primaires aux collèges catholiques privés de La Salle y Dolores, à Santiago de Cuba. Il commence ses études secondaires au collège Dolores, et les termine au collège de Belén, de la Compagnie de Jésus, à La Havane, où il obtient son baccalauréat en lettres en juin 1945.

 

Les jésuites de Belén écrivent à son propos : « Fidel Castro s’est toujours distingué dans toutes les disciplines littéraires… Ce fut un véritable sportif, qui sut gagner l’admiration et l’affection de tous. Il fera des études de droit et nous ne doutons pas qu’il remplira le livre de sa vie de pages brillantes. Fidel a l’étoffe d’un artiste. »

 

En septembre 1945, il s’inscrit en Droit et en Sciences sociales à l’université de La Havane. Là, il s’engage immédiatement dans les luttes politiques étudiantes et occupe différentes responsabilités à la Fédération des étudiants universitaires. Il est membre de plusieurs organisations étudiantes progressistes et anti-impérialistes, comme le

 

Comité Pro-indépendance de Porto Rico, le Comité 30 Septembre – dont il est fondateur – et le Comité Pro-Démocratie dominicaine, dont il est le

 

président.

 

Dans le cadre de ses activités politiques durant ces années-là, il organise et participe à de nombreuses manifestations pour protester contre la situation politique et sociale du pays. Plus d’une fois, il est tabassé par les forces de la répression et emprisonné.

 

Entre juillet et septembre 1947, alors qu’il est en 3e année d’université, il s’enrôle dans une expédition armée prête à partir pour lutter contre le régime du dictateur dominicain, Rafael Leonidas Trujillo. Les membres de l’expédition s’entraînent à Cayo Confites. Fidel est nommé lieutenant, chef de peloton, et ensuite chef d’une compagnie d’un bataillon.

 

Mais le bateau est arraisonné par une frégate de la Marine cubaine. Il se jette à l’eau avec son arme pour éviter d’être capturé, estimant qu’il est honteux que l’expédition s’achève sans avoir combattu.

 

Il entre en contact avec les idées marxistes alors qu’il est étudiant.

 

Sympathisant du Parti du peuple cubain (orthodoxe), de tendance progressiste, il participe activement à ses campagnes politiques à partir de 1948, et notamment celles de son principal dirigeant, Eduardo R. Chibas. Il travaille au sein du parti pour promouvoir les positions les plus radicales et les plus combattives parmi les jeunes militants. À la mort de Chibas, il redouble d’efforts pour démasquer la corruption du gouvernement de Carlos Prio.

 

Après sa participation à l’expédition contre Trujillo, il se rend au Venezuela, au Panama et en Colombie en 1948 en tant que dirigeant étudiant, afin d’organiser un Congrès latino-américain d’étudiants, qui devait avoir lieu dans ce pays.

 

Il se trouve à Bogota lorsqu’éclate le soulèvement populaire à la suite de l’assassinat du leader colombien Jorge Eliécer Gaitan, en avril de cette année. Il prend part résolument à cette lutte, dont il ressort vivant par pur hasard.

 

En mars 1949, il prend la tête d’une manifestation face à l’ambassade des États-Unis à La Havane pour exprimer l’indignation populaire après l’acte irrespectueux commis contre le monument du Héros national de Cuba José Marti par des marines nord-américains.

 

Fidel obtient le titre de docteur en Droit civil et sa licence en Droit diplomatique en 1950. Depuis son cabinet, il se consacre principalement à la défense des pauvres et des secteurs modestes.

 

Au moment du coup d’État de Fulgencio Batista, le 10 mars 1952, il est l’un des premiers à dénoncer le caractère réactionnaire et illégitime du régime de facto et à appeler à son renversement.

 

Il organise et entraîne plus d’un millier de jeunes ouvriers, employés et étudiants, issus essentiellement des rangs orthodoxes. Avec 160 d’entre eux, le 26 juillet 1953, il dirige l’attaque de la caserne Moncada à Santiago de Cuba et celle de Bayamo. Une action conçue comme un détonateur de la lutte armée contre le régime de Batista.

 

Le facteur surprise ayant échoué, les attaques avortent. Arrêté par les forces de la répression quelques jours plus tard, il est gardé au secret durant 76 jours.

 

Fidel assure sa propre défense et prononce sa plaidoirie, connue sous le nom L’Histoire m’acquittera, dans laquelle il ébauche le programme de la future Révolution. Au terme de son procès, il est condamné à 15 ans de prison

 

« Aucune arme, aucune force n’est capable de vaincre un peuple qui a décidé de lutter pour ses droits. Les exemples historiques passés et présents sont innombrables. Le cas de la Bolivie, où les mineurs, armés de bâtons de dynamite, ont renversé et écrasé les régiments de l’armée régulière, est encore récent  », dit-il à cette occasion. Depuis la prison, il continue à dénoncer le régime d’oppression, tout en mûrissant ses plans révolutionnaires et en approfondissant la formation théorique et idéologique de ses compagnons.

 

À la suite de fortes pressions et de campagnes populaires, il est amnistié en mai 1955. Au cours des semaines suivantes, il déploie un intense travail d’agitation et de condamnation et fonde le Mouvement 26 Juillet, afin de poursuivre la lutte révolutionnaire.

 

En juillet 1955, convaincu qu’il est impossible de poursuivre la lutte contre Batista par des moyens légaux, il part pour le Mexique pour organiser l’insurrection armée depuis l’exil.

 

Dans des conditions économiques précaires et soumis à une étroite surveillance et la persécution des agents de Batista, il organise et entraîne ses partisans, tout en menant une intense campagne de diffusion des idées et des objectifs du mouvement insurrectionnel.

 

Il se rend aux États-Unis – Philadelphie, New York, Tampa, Union City, Bridgeport et Miami –, où il crée des « clubs patriotiques » au sein de la communauté des exilés cubains afin de trouver un soutien politique et économique à la lutte révolutionnaire.

 

Sous sa devise « En 1956, nous serons libres ou nous serons martyrs », Fidel, Raul, Juan Manuel Marquez, Ernesto Che Guevara, Camilo Cienfuegos, Juan Almeida et d’autres révolutionnaires s’entraînèrent en faisant de longues marches dans les rues de Mexico, en escaladant des montagnes, en organisant des cours de défense personnelle, et s’entraînant aux tactiques de guérilla et aux techniques de tir.

 

Le 20 juin 1956, les « maisons-campements » ayant été découvertes par la police, Fidel, le Che et d’autres combattants sont arrêtés et une partie importante des armes est saisie.

 

Ils sont libérés grâce à la médiation de plusieurs personnalités politiques, et les préparations révolutionnaires s’accélèrent : Ils achètent le yacht Granma, qui lève l’encre depuis Tuxpan en direction de Cuba dans la nuit du 25 novembre 1956, avec à son bord les 82 membres de l’expédition, dont la moyenne d’âge est de 27 ans.

 

Après 7 jours de navigation, ils débarquent le 2 décembre à Las Coloradas, sur la côte sud occidental de l’ancienne province d’Oriente. Repérés par les forces de Batista, les expéditionnaires sont harcelés. Le 5 décembre, l’armée les surprend à Alegria de Pio. Les révolutionnaires sont décimés, plusieurs sont arrêtés et beaucoup assassinés sur place.

 

Grâce au soutien des paysans, Fidel parvient à retrouver Raul à Cinco Palmas et à regrouper sa troupe. Il part alors dans la Sierra Maestra pour lancer la lutte révolutionnaire.

 

Le 17 janvier 1957, il dirige la première action armée contre l’armée de Batista à la caserne de La Plata, où il obtient sa première victoire. L’armée rebelle commence à croître et à se renforcer.

 

En tant que commandant en chef, il dirige l’action militaire et la lutte révolutionnaire des forces rebelles et du Mouvement 26 Juillet durant les 25 mois de guerre. Il a sous son commandement direct la Colonne No 1 « José Marti » et participe personnellement à pratiquement toutes les opérations, combats et batailles les plus importantes qui se déroulent sur le territoire du Premier Front rebelle.

 

Après une écrasante défaite des forces ennemies, celle-ci reconnaissent la victoire des rebelles sur le terrain même des opérations de la province d’Oriente, le 28 décembre 1958. Au petit jour du 1er janvier 1959, grâce à une grève générale révolutionnaire menée par tous les travailleurs, Fidel parvient à faire avorter une tentative de coup d’État à La Havane appuyée par le gouvernement des États-Unis. Il entre victorieusement à Santiago de Cuba le 1er janvier et arrive le 8 à La Havane.

 

À la victoire de la Révolution, il conserve ses fonctions de commandant en chef. Le 13 février 1959, il est nommé Premier ministre du gouvernement révolutionnaire.

 

Il dirige et participe à toutes les actions pour défendre le pays et la Révolution contre les agressions militaires de l’étranger ou contre les activités des bandes armées contre-révolutionnaires, notamment la défaite de l’invasion organisée par la CIA à Playa Giron en avril 1961.

 

Il conduit le peuple cubain dans les journées de la dramatique Crise d’Octobre 1962.

 

Au nom du peuple révolutionnaire, il proclame le 16 avril 1961 le caractère socialiste de la Révolution cubaine.

 

Il est nommé Secrétaire général des Organisations révolutionnaires intégrées, et plus tard du Parti uni de la Révolution socialiste de Cuba. À la constitution du Comité central du Parti communiste de Cuba en octobre 1965, il est élu Premier secrétaire et reconduit aux cinq Congrès suivants.

 

En 1976, Fidel est élu député à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, pour la municipalité de Santiago de Cuba, dans ses législatures successives et réélu chaque fois jusqu’en 2006 ; il occupe les postes de président du Conseil d’État et président du Conseil des ministres.

 

Il préside des missions officielles dans une cinquantaine de pays.

 

Il reçoit plus d’une centaine de décorations étrangères et cubaines, ainsi que de nombreuses distinctions universitaires honorifiques de centres d’enseignement supérieurs à Cuba, en Amérique latine et en Europe.

 

Il dirige sur le plan stratégique la participation de centaines de milliers de combattants en missions internationalistes en Algérie, en Syrie, en Angola, en Éthiopie et d’autres pays. Il impulse, organise la contribution de dizaines de milliers de médecins, d’enseignants et de techniciens cubains qui prêtent leurs services dans plus de 40 pays du Tiers monde, ainsi que l’accueil de milliers d’étudiants de ces pays.

 

Fidel impulse également des programmes intégraux d’assistance et de coopération cubaine en matière de santé dans de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine et de la Caraïbe, et la création à Cuba d’écoles internationales des sciences médicales, sportives et d’Éducation physique et autres disciplines pour les étudiants du Tiers monde.

 

Il encourage à l’échelle mondiale la bataille du Tiers monde contre l’ordre économique international en vigueur; en particulier contre la dette extérieure, le gaspillage des ressources comme conséquence des dépenses militaires et la mondialisation néolibérale, ainsi que les efforts pour l’unité et l’intégration de l’Amérique latine et la Caraïbe

 

Il dirige les actions résolues du peuple cubain pour faire face aux effets du blocus économique imposé par les États-Unis à Cuba, depuis sa mise en œuvre, et les conséquences sur le plan économique de l’effondrement du camp socialiste européen, et il conduit les efforts tenaces des Cubains pour surmonter les graves difficultés résultant de ces facteurs, sa résistance durant la Période spéciale et la reprise de la croissance et du développement économique du pays.

 

Tout au long de ces années de Révolution, il impulse et dirige la lutte du peuple cubain pour le renforcement du processus révolutionnaire, son progrès vers le socialisme, l’unité des forces révolutionnaires et de tout le peuple, les transformations économiques et sociales du pays, le développement de l’éducation, la santé, le sport, la culture et la science, la défense, l’affrontement aux agressions étrangères, la conduite d’une politique extérieure active concernant les principes, les actions de solidarité avec les peuples qui luttent pour l’indépendance, le progrès et l’approfondissement de la conscience révolutionnaire, internationaliste et communiste du peuple.

 

En 2006, il renonce à ses fonctions de président du Conseil d’État et du Conseil des ministres pour des problèmes de santé, et au 6e Congrès du Parti, en 2011, il cesse d’être Premier secrétaire. Il reste député de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire jusqu’à son décès.

 

Il consacre ces dernières années à un travail fécond d’écriture sous formes de Réflexions, de centaines d’articles. Avec une grande persévérance, il réalise de nombreuses expériences visant à améliorer l’alimentation humaine et animale. Son autorité morale lui permet de contribuer jusqu’à son dernier souffle, à travers ses opinions, aux importantes batailles livrées par la Révolution.

 

La vie de Fidel ne saurait se réduire à quelques ligne. Ses liens permanents et indissolubles avec le peuple, ses qualités oratoires, son enseignement constant, et son dévouement infini à la cause de la Révolution ont laissé une empreinte impérissable dans le peuple cubain et ont servi d’inspiration à de millions d’hommes et de femmes de tous les continents. Les futures générations de Cubains auront en lui, comme en José Marti, un paradigme et une motivation profonde pour poursuivre son œuvre. (Source Granma)



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