Par Andrés Gómez*
Dans le brouhaha du processus électoral des primaires du Grand Cirque Républicain qui a duré 2 mois et demi, l'un des faits les plus notables est que le grand ballon qu'a été la pré candidature à la présidence pour le Parti Républicain du sénateur de la Floride, Marco Rubio s'est dégonflé.
¨Little Marco¨, Petit Marco, comme l'appelle de façon péjorative, Donald Trump, un autre pré candidat républicain qui domine les pistes de ce Grand Cirque, est né à Miami en 1971, des parents qui ont émigré de Cuba en 1956, trois ans avant le triomphe de la Révolution. Il semble être un politicien d'une opéra comique.
Il a joué à la politique comme ceux qui jouent à la roulette. Il est connu en Floride comme un politicien corrompu, qui ignore les problèmes les plus sérieux qui affectent la société dans laquelle nous vivons, un dilettante, ambitieux, opportuniste et traître. Il est le produit de grands intérêts financiers et politiques, qui l'ont utilisé à leur gré. Il s'y est adonné de façon effrénée.
Il a été le grand espoir du secteur le plus réactionnaire de la droite cubano-américaine en Floride et à Washington, un milieu soumis dans la plus totale banqueroute politique.
Le ballon de Marco Rubio a volé un temps assez court, le temps de se heurter à la réalité politique de cette année atypique pour le processus électoral.
Parmi ces phénomènes, durant les dernières semaines, il est entré en collision, à grande vitesse, de front et sans freins avec Donald Trump, qui l'a ridiculisé une fois et une autre. Il s'est heurté également comme les petites voitures des parcs d'attractions, à la doctrine réelle de l'extrême droite étasunienne à cette course à la présidence, le sénateur de l'État du Texas, Ted Cruz, qui a, lui aussi, démontré, une fois et une autre, que Rubio était un poids plume… de mensonge.
À ces primaires républicaines, le sénateur Rubio a accumulé, jusqu'à présent, les voix de 166 délégués contre les 464 remportées par Donald Trump et celles de 372 qui ont voté pour le sénateur Ted Cruz. Dans les sondages de tous les États qui n'ont pas encore voté, à l'exception de la Floride, il arrive dernier ou presque. Dégonflé. Il n'a remporté les primaires que dans l'État du Minnesota, où il a obtenu 41 126 voix, c'est à dire, 37% des voix émises; lors du vote du parti républicain au district de Columbia il a gagné 1,059 voix sur un total de 2,810; et à l'enclave coloniale de Porto Rico où il a obtenu 27 485 voix d'un total de 38,699 émises.
La campagne présidentielle de cet engendre politique de Rubio arrive à son terme ce mardi 15 mars, lors des primaires républicaines en Floride. Le gagnant qui obtiendra la majorité simple des voix gagnera celles des délégués un total de 99. Donald Trump est le grand favori selon les intentions de vote: 42% pour Trump, 22 pour Rubio et 21 % pour Cruz et 9% pour John Kasich, le gouverneur d'Ohio.
Voila comment sera la fin du grand ballon de Marco Rubio, du moins à cette campagne politique, puisque la Floride est sa base politique et qu'il est l'un des deux sénateurs fédéraux pour la Floride. Lors des processus électoraux des États-Unis, tout candidat, pour être crédible politiquement, doit compter sur l'appui politique de l'état qu'il représente.
C'est ce qui est arrivé avec le sénateur Ted Cruz dans son État, le Texas. Il y a gagné les primaires, le 1er mars, en remportant plus d'un million 200 000 voix, 44% des voix émises. Donald Trump est venu derrière lui avec 757 000 voix, soit 24% des voix.
Donc, c'est fini les aspirations politiques, de Marquito Rubio au moins cette année. On ignore ce que ce ex sénateur de la Floride va faire dans l'avenir. Ex sénateur car Rubio a été élu sénateur fédéral en 2010, il n'a donc pas droit à la réélection. Son mandat arrive à échéance en janvier prochain.
Des rumeurs circulent selon lesquelles, il aspire à être gouverneur de la Floride en 2018 lorsque l'actuel gouverneur de cet État, Rick Scott, qui lui, est républicain, termine son second mandat. Mais même ces aspirations ne semblent pas avoir beaucoup d'appui. Tout semble indiquer que Marquito a fait des ennemis politiques dans cet État, car par exemple, Rick Scott, a appuyé la candidature de Donald Trump de façon ouverte à ces primaires et pas la sienne.
L'échec politique de Marco Rubio ne peut pas être attribué au manque d'appui financier à sa campagne électorale de la part de ses sponsors ou propriétaires, comme vous préférerez les appeler. Selon les plus récents chiffres du Center for Responsive Politics, organisme non officiel dont les estimations financières concernant les campagnes politiques sont universellement acceptées, du 31 janvier au 7 mars derniers, la campagne de Marco Rubio avait reçu des dons pour un total d'un peu plus de 68 millions de dollars, ce qui le plaçait en 3è position parmi les candidats républicains ayant reçu les plus grandes quantités d'argent, derrière Jeb Bush et Ted Cruz qui à cette date avaient accumulé des dons pour un total de 151 et 100 millions de dollars respectivement.
Célébrons donc!
Andrés Gomez est directeur d'Areitodigital