La Havane, 2 déc. (RHC)-. Mme le Dr Ruth Loos, directrice du programme de métabolisme et génétique de l’obésité à l’Institut de médecine personnalisée Charles R. Bronfman, de New York a souligné que «l’obésité est au cerveau» au cours d’un séminaire international organisé à Madrid.
Entre 40 et 70% des cas d’obésité ont un composant génétique et bien qu’elle ait toujours été liée à la partie moyenne du corps, une grande quantité de gènes de cette maladie sont liés au cerveau qui nous rend plus ou moins affamés ou qui nous fait cesser de manger ou non.
Le Dr Loos a expliqué que la recherche actuelle tend vers la découverte de nouveaux gènes pour comprendre mieux la biologie de l’obésité, «ce qui nous rend obèses» et pouvoir donc diriger les efforts d’une manière plus rationnelle.
Elle a ajouté qu’avec les informations disponibles en ce moment, ce n’est pas possible de prévoir d’une manière précise qui va être obèse ou non.
«En fait, on ne peut prévoir qu’entre 5 et 20% de la génétique de l’obésité» a signalé l’experte.
De son côté, le Dr José Maria Ordovás, directeur du laboratoire de nutrition et génétique de l’université de Tufts aux Etats-Unis, a souligné que l’obésité n’est pas un problème unique et ne répond pas non plus à un gène unique car on connaît en fait, quelque 200 gènes associés avec cette pathologie.
Il a expliqué l’existence d’une ambiance «obésogénique» dans laquelle nous sommes plongés et à laquelle nous sommes exposés et il a ajouté que sa connaissance est la talon d’Achille qui entrave, en quelque sorte l’avancée de la recherche.
Il s’est aussi référé au lien existant entre l’obésité et les niveaux socio-économiques et éducatifs, de sorte que des individus vivant plus aisément et qui ont le gène FTO (celui qui est le plus lié à cette pathologie) n’arrivent pas à le manifester car ils ont des habitudes saines de vie.
De son côté, le Dr Antonio Vidal-Puch, de l’université de Cambridge, a précisé que le problème de l’obésité n’est pas l’excès de graisse qu’a une personne mais la quantité de graisse qui arrive à des organes comme le foie, les muscles ou le cerveau et qui empêche leur bon fonctionnement, ce qui est connu sous le nom de «syndrome métabolique»
Le Dr Vidal-Puch s’est prononcé contre les politiques de prévention agressives qui stigmatisent l’obésité.