La Havane, 6 juin, (RHC).- Donald Trump a retiré l’invitation qu’il avait fait parvenir aux Philadelphia Eagles, vainqueurs du dernier Super Bowl. Il n’a pas du tout aimé le geste de certains joueurs de mettre genou à terre pendant l’hymne national. Ceux-ci protestent ainsi contre les violences raciales commises aux États-Unis. Le président Trump est en conflit ouvert depuis des mois avec les joueurs de football américain. Il a même lancé le mois dernier que ces joueurs «ne devraient peut-être pas être dans le pays».
Un communiqué signé par Trump souligne : «Les Philadelphia Eagles ne peuvent pas venir avec leur équipe au complet pour être mis à l’honneur. Ils ne sont pas d’accord avec le président, car il insiste pour qu’ils se lèvent fièrement pour l’hymne national, la main sur le cœur.»
Pourtant, certains joueurs des Eagles avaient déjà annoncé qu’ils déclineraient l'invitation du président, qui reçoit traditionnellement les équipes sacrées dans les quatre championnats professionnels.
« Les Eagles voulaient envoyer une délégation réduite, mais les 1 000 fans qui prévoient de se rendre à l'événement méritent mieux que ça. Ces fans sont toujours invités à la Maison-Blanche pour participer à un autre type de cérémonie, en l'honneur de notre grand pays », poursuit le communiqué de la Maison-Blanche. « Tellement de mensonges... » a réagi sur Twitter un ancien joueur des Eagles, Torrey Smith. « Pas grand monde allait y aller. Personne n'a refusé d'y aller simplement parce que Trump insiste pour que les gens se lèvent pour l'hymne. Le président continue de propager cette fausse histoire selon laquelle les joueurs sont anti-soldats.», a-t-il développé.
Le mouvement de protestation pendant l'hymne national avait été lancé en 2016 par le quarterback de San Francisco, Colin Kaepernick, qui voulait dénoncer la mort de plusieurs Noirs lors de leur arrestation par la police. Il s'est développé la saison dernière lorsque des centaines de joueurs, le plus souvent noirs, s'étaient agenouillés pendant l'hymne avant les matches pour protester contre les tensions raciales aux États-Unis. La réaction de Donald Trump, qui avait traité les protestataires de « fils de pute », avait jeté de l'huile sur le feu, de nombreux joueurs expliquant alors qu'ils refuseraient de se rendre à la Maison-Blanche en cas de victoire de leur équipe. La NFL a tranché en mai en annonçant qu'à partir de la saison prochaine les joueurs présents sur le terrain seraient obligés de rester debout pendant l'hymne sous peine d'amende. Une décision adoptée sous la pression de Trump et applaudie ensuite...par lui.