Deux ans après avoir été sacrée championne olympique, la judokate française a renoué avec le succès international, en devenant championne du monde des -63kg pour la sixième fois, mercredi.
Clarisse Agbégnénou lors de sa demi-finale des Mondiaux de judo face à l'Autrichienne Lubjana Piovesana, à Doha, le 10 mai 2023. (KARIM JAAFAR / AFP)
Elle est bien de retour, et de quelle manière ! Moins d'un an après être devenue maman, Clarisse Agbégnénou est redevenue championne du monde de judo dans la catégorie des -63 kg, mercredi 10 mai à Doha, au Qatar. Après un parcours sans encombre jusqu'en finale, la pensionnaire du Red Star club de Champigny a battu la Slovène Andreja Leski pour décrocher l'or, son sixième sacre. De nouveau au sommet de la hiérarchie mondiale, la Française vise désormais l'or olympique à Paris.
Face à une adversaire qu'elle avait déjà battue en finale des mondiaux 2021, la double championne olympique a parfaitement géré son combat, pour sa huitième finale en huit participations aux mondiaux (six victoires, deux défaites), accompagnant un waza-ari d'une immobilisation rapidement transformée en ippon. Alors que sa plus grande rivale jusqu'ici, la Slovène Tina Trstenjaik, a pris sa retraite après les Jeux de Tokyo, Clarisse Agbégnénou a montré qu'elle ne comptait pas laisser quiconque la déloger, elle qui a dédié sa victoire à sa fille Athéna, en réalisant un "A" avec ses doigts à sa sortie du tatami.
"Sans problème, tout fonctionnne"
Pour décrocher un sixième sacre qu'elle qualifie du "plus difficile" à obtenir, la Francilienne a brillamment passé chacun des tours jusqu’en finale. Tombée au 17e rang mondial, elle a consécutivement écarté la Serbe Anja Obradovic, la Cubaine Maylin Del Toro Carvajal, l'Israélienne Gili Sharir, la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard et enfin l’Autrichienne Lubjana Piovesana en demi-finale. Émue après sa victoire, elle n’a pas caché qu’elle avait “beaucoup travaillé, beaucoup pleuré pour en arriver là".
Empêtrée dans un bras de fer avec sa fédération, Clarisse Agbégnénou n'a pas vécu des derniers mois très tranquilles. Et alors qu'elle retrouve les joies de la victoire, la championne a confié ne pas être là "pour prendre une revanche", elle qui a désormais l'intention de conserver un titre olympique pour lequel elle sait "qu'il manque encore des choses à travailler". Libérée de ses soucis extra-sportifs, la judokate peut enfin se concentrer pleinement sur son judo. "Sans problème, tout fonctionnne", a-t-elle conclu.
C'est la quatrième médaille du clan français lors de ces mondiaux, la première en or, après les médailles de bronze d'Amandine Buchard et de Walide Khyar et la médaille d'argent de Shirine Boukli. En début de journée, Alpha Djalo s'était incliné au troisième tour dans la catégorie des -81 kg, face au Sud-Coréen Joonhwan Lee, futur médaillé de bronze.