JO de Paris 2024 : Vers une canicule pire que celle de 2003 l’été prochain ? Un scénario possible, selon des chercheurs

Édité par Reynaldo Henquen
2024-01-29 23:16:41

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SCÉNARIO DU PIRE Les organisateurs des JO disent avoir « pleinement conscience de l’impact que peut avoir le changement climatique sur les compétitions »

Un homme plonge dans le canal Saint-Martin in Parisle 27 juin 2019, en pleine canicule dans la capitale française. — DOMINIQUE FAGET / AFP

Avec entre 10 et 12 degrés à Paris un 25 janvier, la canicule pourrait-elle frapper cet été pendant les JO ? Eh bien, c’est un grand oui pour des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), qui alertent sur un scénario catastrophe potentiel. Dans un monde où le réchauffement climatique est une réalité quotidienne, des scientifiques ont voulu calculer quelle pourrait être la pire vague de chaleur possible sur une période de quinze jours en région parisienne pour les Jeux de Paris (26 juillet-11 août).

« La motivation dès le départ, c’était de partir du constat de la canicule de 2003, qui nous a tous surpris par son ampleur » et dont « personne ne pensait qu’elle était possible avant qu’elle n’arrive », explique Pascal Yiou, du LSCE, l’auteur principal de l’étude publiée dans la revue Npj Climate and atmospheric science.

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Interrogés par l’AFP, les organisateurs des JO disent avoir « pleinement conscience de l’impact que peut avoir le changement climatique sur les compétitions ». « La canicule et les conditions météorologiques extrêmes sont une hypothèse que nous prenons en compte et que nous anticipons au maximum, pour prendre les mesures nécessaires », indiquent-ils. Les organisateurs, qui collaborent avec Météo-France et Santé publique France, se fondent notamment sur des données historiques pour chaque site.

Pire qu’en 2003 ?

Est-il possible de faire pire que la moyenne de 2003 ? « Des températures qui dépassent le record de 2003 d’environ 4 °C » en Ile-de-France « sont possibles », concluent les auteurs dans l’article. « En vingt ans, le climat a changé et l’idée était d’alerter les pouvoirs publics que quelque chose de nettement pire que 2003 peut arriver, que c’est possible », souligne Pascal Yiou.

Lors de la canicule de 2003, les hôpitaux avaient été débordés par un afflux de patients et l’épisode s’était soldé par 15.000 décès, selon des estimations. Pendant neuf jours consécutifs, Paris a alors connu des températures supérieures à 35 °C durant la journée, avec peu de fraîcheur la nuit. « Au XXe siècle, il n’était pas possible de dépasser ce record, mais maintenant on peut non seulement l’atteindre mais aussi le dépasser avec une probabilité finalement assez forte, proche de 1/100 », estime le chercheur.

Un exercice de simulation du pire

Pour leur étude, les chercheurs ont de leur côté réalisé un exercice de simulation du pire se fondant sur les modèles climatiques utilisés notamment par les climatologues du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, mandatés par l’ONU). Pour qu’une telle vague de chaleur extrême se produise, il faudrait la conjonction d’un anticyclone stable et d’un phénomène météorologique nommé « goutte froide », capable de pomper de l’air très chaud du Sahara vers la France, précisent-ils.

Mais ce n’est en aucun cas une prévision de la météo pour l’été prochain. Météo-France ne publie pour sa part que de « grandes tendances » sur trois mois et il faudra donc attendre avril pour avoir une indication assez vague pour juillet. « Nous ne saurons pas en avril si/quand il y aura des canicules en juillet, nous aurons une tendance sur un scénario proche, en dessous ou au-dessus des normales », précise-t-on à Météo-France.

Des décisions au « cas par cas »

Les JO de Tokyo (2021) ont été les plus chauds enregistrés depuis 1952 mais avec un effet limité, puisqu’ils se sont déroulés sans spectateurs en raison des restrictions de déplacement mises en place pour limiter la propagation du Covid-19.

Pour cette édition, les organisateurs disent avoir prévu des « mesures spécifiques » selon les sports. Si des aménagements sont plutôt aisés pour les épreuves en intérieur (climatisation ou installation de voiles sur la verrière du Grand Palais par exemple), celles en extérieur pourraient nécessiter d’être « reprogrammées ». « La décision sera prise au cas par cas », indique-t-on, rappelant que « ces décisions ont déjà été observées lors de précédentes éditions des Jeux, notamment à Tokyo ». L’horaire du Marathon femmes y avait ainsi été avancé en raison des fortes chaleurs. (Source 20 minutes)

 



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