Brasilia, 4 avril (RHC/AFP)- Le Tribunal Supérieur Électoral (TSE) du Brésil juge à partir d'aujourd'hui la validité du dernier scrutin présidentiel, un procès qui pourrait coûter son mandat au président conservateur Michel Temer, pour financement illégal de campagne.
Michel Temer a du temps pour manœuvrer, sachant que le procès risque d'être reporté dès le premier jour des débats. Et, même en cas de décision favorable à l'annulation du scrutin, sa défense a déjà annoncé son intention d'épuiser tous les recours possibles, ce qui devrait lui permettre d'aller au terme de son mandat fin 2018.
S'il devait abandonner son poste, il s'agirait d'une véritable bombe pour un pays déjà plongé dans une grave crise politique et économique, envenimée par le méga-scandale de corruption Petrobras.
L'accusation a été formulée en 2014, année de l'élection lors de laquelle Michel Temer, alors vice-président, a été reconduit pour un mandat de quatre ans aux côtés de la présidente Dilma Rousseff, victime d'un coup parlementaire l'année dernière.
Ironie du sort, la dénonciation pour «abus de pouvoir économique, politique et fraude» est venue du PSDB (centre-droit), parti d'Aecio Neves, candidat malheureux de ces élections, mais aujourd'hui un allié important du gouvernement Temer, qui nie toute malversation.
Si le TSE décide d'annuler le mandat du ticket Rousseff-Temer, ce dernier devra quitter le pouvoir et son successeur sera désigné par le Parlement, voire par des élections anticipées, selon la date de la décision finale.
Les prochaines élections générales sont prévues pour octobre 2018 et la défense du président entend donc multiplier les recours pour retarder au maximum la décision du tribunal.
Le tribunal doit décider si l'élection de 2014 a été compromise par des fonds provenant de la corruption qui auraient alimenté les caisses noires des partis des candidats. En ligne de mire, des versements effectués par le géant du BTP Odebrecht, accusé de truquer les marchés publics de la compagnie pétrolière d'État Petrobras.