Bogotá, 29 nov (PL)- Contrairement à ce que stipule l'Accord de Paix en Colombie, signé à La Havane, les lois pour son application se trouvent toujours dans l'agenda du Congrès de ce pays en attendant d'être approuvées alors qu'il manque 48 heures à peine pour l'expiration de la voie rapide, le procédé législatif abrégé conçu pour les accélérer. 

Le début de la conciliation entre la Chambre des Représentants et le Sénat sur la Justice Spéciale de Paix est prévu demain. Ce document a été approuvé à La Havane par le gouvernement et les FARC-AP, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple, organisation de guérilla devenue parti politique.

Selon l'assesseur juridique des dialogues de paix de La Havane, Diego Martínez, le Congrès a presque donné un coup mortel à la Justice Spéciale de Paix en changeant des aspects essentiels et en finissant par ignorer les droits des victimes en termes de garantie de vérité, de justice, de réparation et de non-répétition. 

Des dirigeants du parti Force Alternative Révolutionnaire Commune, l'ancienne FARC-AP, a critiqué aussi l'exclusion de la Justice Spéciale de Paix des civils impliqués dans le conflit armé et parmi lesquels il y a des cas liés aux bandes paramilitaires et à des actes de génocide.

« L'on est en train de reproduire le modèle d'impunité à l'intention de ceux qui ont commis de graves délits dans le cadre du conflit » a signalé Diego Martínez.

Mercredi aussi, le Sénat débattra de nouveau de deux projets médullaires pour l'application de l'Accord de Paix : les circonscriptions spéciales de paix et la réforme politique, tous les deux sur le point de sombrer.

Hier, la création des circonscriptions spéciales de paix n'a pas eu les voix nécessaires au cours d'une séance du Sénat réuni au grand complet qui doit reprendre le thème encore aujourd'hui.