Washington, 7 décembre (RHC)- Le président nord-américain, Donald Trump, a reconnu hier soir Jérusalem comme la capitale d'Israël. Une décision en rupture avec ces prédécesseurs, qui lui a valu les critiques de plusieurs dirigeants internationaux.
Donald Trump a déclenché la colère des Palestiniens et une vague de réprobation bien au-delà du Proche-Orient en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël, une décision en rupture spectaculaire avec la politique de ses prédécesseurs.
Avec cette décision, qui était l'une des promesses emblématiques de sa campagne, le président nord-américain s'isole sur la scène internationale et prend le risque de saper les timides espoirs de reprise des négociations tout en risquant de provoquer une poussée de fièvre dans la région.
À New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a rappelé son opposition à "toute mesure unilatérale", après la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.
« Le statut de Jérusalem ne peut être résolu que par une "négociation directe" entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré mercredi le secrétaire général de l'ONU » en rappelant avoir toujours été "contre toute mesure unilatérale".
"Il n'y a pas d'alternative à la solution de deux États" avec "Jérusalem comme capitale d'Israël et de la Palestine", a ajouté Antonio Guterres.
Même l'Arabie saoudite, traditionnel allié des États-Unis, a fustigé "un recul dans les efforts en faveur du processus de paix et une violation de la position nord-américaine historiquement neutre sur Jérusalem", a fait savoir Riyad dans un communiqué du Palais royal cité par les médias d'État.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé des choix "déplorables", jugeant que Washington ne pouvait plus jouer son rôle historique de médiateur de paix avec les Israéliens. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a de son côté jugé que cette annonce ouvrait "les portes de l'enfer" pour les intérêts américains dans la région.
Les dirigeants palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, occupée puis annexée par Israël en 1967, comme la capitale de l'État auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale "éternelle et indivisible".
La Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé "une violation du droit international" et de la charte des Nations unies. La Turquie a condamné une décision "irresponsable". L'Iran a jugé que la décision américaine provoquerait une "nouvelle Intifada".
La France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne ont ouvertement critiqué la décision de Donald Trump.
Le président français Emmanuel Macron a qualifié mercredi de "regrettable" le mouvement du président nord-américain et appelé à "éviter à tout prix les violences".
"L'Union européenne exprime sa sérieuse préoccupation à propos de l'annonce aujourd'hui du président des États-Unis Trump sur Jérusalem et les répercussions que cela peut avoir sur la perspective de paix", a également affirmé dans un communiqué Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne.
Le Royaume-Uni n'est "pas d'accord" non plus avec l'annonce du président américain, qui n'est "d'aucune aide" pour le processus de paix avec les Palestiniens, a déclaré Theresa May.
La chancelière allemande Angela Merkel a assuré que son gouvernement ne soutient pas cette position car le statut de Jérusalem ne peut être négocié" que dans le cadre d'une solution à deux États".
"Je ne peux taire ma profonde inquiétude", a déclaré le pape François qui ne peut qu'accorder un intérêt tout particulier à la ville qui abrite les lieux les plus saints des trois grandes religions monothéistes, y compris le Saint-Sépulcre.
A la demande de huit pays, dont l'Égypte, la France et le Royaume-Uni, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU a été fixée à vendredi matin.