José Mujica, à gauche, Joe Biden et Nicolás Maduro au Brésil lors de l'investiture de Dilma Rousseff à la présidence en 2015. Photo Reuters
Washington, 21 déc. (RHC).- L’agence étasunienne, Bloomberg a signalé que le président élu des États-Unis, Joe Biden, serait prêt à négocier avec le gouvernement vénézuélien sans poser, comme condition, le départ du président Nicolas Maduro. Selon Bloomberg, Joe Biden ignorerait en outre les appels de l'opposant Juan Guaido.
Citant trois personnes proches du dossier qui ont requis l'anonymat, Bloomberg rapporte que les conseillers du président élu Joe Biden se préparent à de potentielles négociations avec le gouvernement de Nicolas Maduro au Venezuela dans le but de mettre fin à la crise économique et humanitaire que traverse ce pays.
L'administration Biden compterait néanmoins poser des conditions à cette ouverture du dialogue avec le gouvernement vénézuélien. Il s'agirait de continuer à faire pression pour des élections «libres et équitables», tout en offrant en retour «un allègement des sanctions».
Mais pour les chavistes, ce serait tout de même un changement de cap non négligeable. L'équipe de Biden ne compterait pas poser le départ de Nicolas Maduro comme une condition préalable au dialogue. Selon les informations de Bloomberg, l'équipe du président élu compterait examiner les sanctions existantes contre le Venezuela pour déterminer lesquelles seraient maintenues et lesquelles seraient allégées ou levées si Maduro se dirige vers «l'objectif démocratique». Selon ces mêmes informations, les alliés du gouvernement vénézuélien comme la Russie, la Chine et l’Iran, devraient jouer un rôle dans ces négociations, tout comme Cuba.
Washington a considérablement intensifié les sanctions contre le Venezuela depuis 2017, paralysant ses recettes d'exportation de pétrole, en le coupant des marchés financiers internationaux et en sapant son économie. Tout cela a un impact brutal sur la population vénézuélienne: les dommages causés par ces sanctions doivent, selon des études, être comptés en dizaines de milliers de morts. Le Centre de recherches économiques et politiques estime à 40 000 le nombre de Vénézuéliens morts des suites des sanctions rien qu'entre 2017 et 2018.
Semblant conscients de la situation, les conseillers de Biden, cités par Bloomberg auraient ainsi qualifié la crise du Venezuela de plus grand défi diplomatique auquel il sera confronté dans l'hémisphère occidental.
Nicolas Maduro a récemment déclaré que malgré le «champ de mines» laissé par Trump, il était prêt à travailler avec la prochaine administration. Mais il a dit avoir cependant peu d'espoir pour de grands changements, compte tenu du bilan d'Obama sur le Venezuela.