Caracas, 2 février (RHC) Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a accordé une interview au journaliste brésilien Breno Altman, du média Opera Mundi, au cours de laquelle il a discuté de divers sujets, principalement de l’actualité du Venezuela et du continent.
Le chef d’état vénézuélien a déclaré que son pays a réussi à avoir le taux de mortalité le plus bas d’Amérique du Sud à cause de la Covid-19, et même à aider d’autres nations comme le Brésil, malgré le blocus imposé par les États-Unis, en raison d’un certain nombre de facteurs propres à la réalité nationale.
Il a tout d’abord mentionné que le Venezuela dispose d’un système de santé public, universel et gratuit, basé sur la médecine préventive, construit pendant 20 ans de révolution.
Il a rappelé que près de 20000 médecins cubains sont arrivés au Venezuela en 2003 et que près de 30000 médecins vénézuéliens ont obtenu leur diplôme au cours des années de la révolution bolivarienne, ce qui a permis de mettre en place un système de santé qui bénéficie les quartiers.
Pour la Covid-19, il a souligné que la priorité a été donnée aux mesures préventives, comme l’utilisation de masques et le distancement physique.
Il a rappelé qu’au début, le pays avait passé 11 semaines de quarantaine radicale, volontaire, non imposée. Par la suite, le Venezuela a développé la méthode 7+7, sur laquelle la soi-disant "grande presse" ne dit rien, mais qui a permis de contrôler la pandémie dans le pays, y compris les rebonds qui sont apparus.
Maduro a souligné qu’il existe environ 14000 brigades médicales qui vont dépister les cas dans les quartiers, dans les rues. Il a expliqué que tous les cas détectés au Venezuela étaient hospitalisés dans des lieux sûrs, en fonction de leurs symptômes et de leur gravité, et que tous les patients recevaient un traitement gratuit.
Il a également souligné que les protocoles nationaux étaient conformes aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et que le Venezuela avait établi une coopération scientifique avec de nombreux pays, dont la Chine, la Russie, la Turquie, l’Inde, Cuba et le Vietnam.
Sur l’oxygène envoyé récemment en Amazonie, le chef de l’Etat a déclaré que "le peuple brésilien doit savoir que notre solidarité avec eux est notre devoir. Nous sommes des peuples frères, et entre des peuples frères il doit y avoir le bon voisinage, la solidarité et la coopération".
Selon le président Maduro, ce sont les ouvriers vénézuéliens de l’État Bolivar qui ont donné l’idée d’apporter l’oxygène à l’Amazonie. Il a estimé que Bolsonaro a donné une réponse mesquine, puisqu’il n’avait qu’à dire "merci". "Nous devons mettre l’être humain au centre", a-t-il relevé.
Concernant les stratégies économiques et sociales pour faire face à la pandémie et à la quarantaine 7+7, il a indiqué que, premièrement, le Gouvernement a pris en charge le paiement de tous les salaires de l’entreprise privée vénézuélienne pendant six mois; et a effectué le paiement d’un bonus spécial pour les travailleurs de l’économie informelle, pendant la quarantaine radicale.
Les prêts accordés dans le pays ont été exonérés des paiements d’intérêts et de capitaux et, grâce à la méthode dite "Carnet de la Patrie", plus de 7 millions de familles ont bénéficié d’un programme permanent de soutien, renforcé également par la méthode dite "Clap".
En ce qui concerne la lutte contre une deuxième vague de contagions et la préparation du pays à la vaccination massive, le président vénézuélien a déclaré que les festivités de fin d’année ont généré une augmentation de 12 à 20 cas pour 100000 habitants, ce qui est déjà contrôlé, car le pays a la capacité de gérer correctement cette situation.
Au sujet des vaccins, il a dit qu’ils allaient arriver dans le pays. Il a ajouté que la vaccination réellement massive doit commencer au mois d’avril, comme on l’avait calculé, d’une part, parce que le monde n’a pas les capacités de production nécessaires et, d’autre part, parce que les pays du nord ont accaparé comme cela avait été prévu. Dix pays concentrent 95% des vaccins dans le monde, a-t-il ajouté.
Déjà en février, a poursuivi Maduro, une première vaccination progressive doit commencer, et déjà en avril, elle doit être massive. Le Venezuela a approuvé le vaccin russe Spoutnik V, qui a donné 100% d’efficacité et aucune complication.
Il a déclaré que des négociations sont également en cours avec la Chine pour tester l’un de ses vaccins au Venezuela, et qu’ils attendent le vaccin de Cuba, qui a quatre candidats vaccins en phase de tests, dont deux Soberana 02 et Abdala, très en avance.
Il a également rappelé qu’avec ces vaccins, le Chinois, Le Russe et les cubains, un fonds de vaccins sera créé pour immuniser les pays de l’ALBA-TCP et au-delà, les pays qui en ont besoin dans la région, a-t-il déclaré.
Quant à l’antiviral dont il a été récemment fait état, il a déclaré qu’il s’agit du Carvativir, qu’il qualifie de "très puissant". Découvert au Venezuela, tous les tests ont été effectués pendant neuf mois, tous les tests requis, et il a eu 100% d’efficacité contre le virus, a-t-il souligné.
"Nous gérons sa certification avec l’OMS pour procéder à sa production massive et poursuivre l’objectif de réduire le taux de mortalité par coronavirus à zéro dans le pays", a-t-il dit.
Le président a également annoncé qu’un autre antiviral, appelé R10, est à l’étude et qu’il passe tous les tests. Les deux antiviraux ont été testés au Venezuela et dans d’autres pays, a-t-il expliqué
Maduro a profité pour mettre "à la disposition du monde les deux médicaments antiviraux issus des esprits brillants de la science vénézuélienne".
En ce qui concerne la reprise de l’économie vénézuélienne, le chef de l’État a rappelé que son pays a été victime de la pire persécution économique, financière et commerciale que le monde ait connue depuis 100 ans.
Il a rappelé que le Venezuela s’était vue geler tous ses comptes à l’étranger et voler plus de 40 milliards de dollars, qu’il n’avait pas vendu une goutte de pétrole pendant 14 mois et que le pays était passé de 56 milliards de dollars de recettes à environ 500 millions de dollars en 2020. Il s’agit d’une politique déclarée visant à étouffer le Venezuela, mais ils n’y sont pas parvenus et ils n’y parviendront pas, dit le président.
Il a souligné que la nation a mis en place une politique de recouvrement des revenus, qui va bien au cours de ce mois de janvier. La production et l’approvisionnement alimentaires ont augmenté et la production industrielle a été maintenue. Un secteur d’hommes d’affaires nationalistes vénézuéliens est apparu et a joué un rôle important à cet égard, qu’il a considéré comme l’une des réalisations de cette étape.
À propos de la nouvelle Assemblée nationale (AN), il a estimé qu’elle représentait une nouvelle ère politique. Il a rappelé qu’en 2017, lors des émeutes de l’opposition, il a personnellement convoqué une Assemblée constituante, avec le vote du peuple, pour apporter la paix, et la paix est arrivée. Cette nouvelle AN, a-t-il dit, doit apporter la stabilité politique, et la stabilité est déjà ressentie. L’assemblée fonctionne, elle a créé une commission de dialogue et elle prend des mesures dans ce sens. L’étape de l’AN qui s’est agenouillée devant les États-Unis et qui a demandé l’invasion du pays, a été dépassée, a-t-il déclaré
À des questions sur la capacité de résistance du processus vénézuélien, à un moment où la plupart des processus de gauche en Amérique latine ont été dépassés à un moment donné, le processus vénézuélien étant le plus bloqué et le plus encerclé de tous, a repoussé que plusieurs sont les clés.
Cependant, il a noté qu’il existe au Venezuela un leadership collectif, civique militaire, un système de consultation permanente du peuple, il y a le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV), le Grand Pôle Patriotique (GPP), assurant que, personnellement, il est l’expression du leadership collectif.
Il a expliqué que la première chose est d’être en bonne santé, la seconde, d’être en vie, se rappelant que l’ordre a été donné de le tuer, tant par Ivan Duque que par Donald Trump étant président. "Le moment venu, nous prendrons la meilleure décision", a-t-il conclu.
À des questions sur ce qu’il dirait au président brésilien Jair Bolsonaro, s’il avait une réunion officielle et en personne, il a estimé que le président du pays voisin n’accepterait jamais de le rencontrer, parce qu’il ne voudrait pas le regarder dans les yeux; Mais si c’était le cas, je lui tendrais la main et je lui dirais que pour le Brésil et pour le Venezuela, nous devons parvenir à une entente, nous devons avoir la capacité, en tant que chefs d’État, de nous écouter.
"Ce qui s’est passé en Amazonie ne serait pas arrivé si Bolsonaro avait demandé l’aide du Venezuela à temps, nous aurions cherché l’oxygène et cette urgence ne serait pas passée. Mais quand Trump est parti, le centre du trumpisme dans le monde est le Brésil, c’est Bolsonaro", a-t-il affirmé.
"Au Brésil, nous disons, comptez sur nous, ne vous laissez pas tromper au sujet du Venezuela, vous aurez toujours notre main tendue", a-t-il conclu.
Source Telesur