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Santiago du Chili, 11 février (RHC) Environ 118 millions de femmes latino-américaines étaient en situation de pauvreté en 2020, 23 millions de plus qu’en 2019, à la suite de la pandémie de Covid-19.
C’est ce qu’indique le rapport spécial intitulé 'L’autonomie économique des femmes pour un redressement durable et sur un pied d’égalité', présenté par Alicia Bárcena, Secrétaire exécutive de la Commission Économique de l’ONU pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (Cepalc).
L’étude indique que le taux de participation des femmes à l’emploi était de 46% en 2020, contre 52% l’année précédente, ce qui montre une forte réduction du nombre de femmes faisant partie de la population active, parce qu’elles doivent s’occuper des soins des proches malades dans leurs domiciles, ajouté à la chute du produit intérieur brut régional de 7,7% et son impact sur le chômage.
Alicia Bárcena a souligné que les femmes constituent un élément crucial de la première ligne de réponse à la pandémie, puisqu’elles représentent 73,2 % des travailleurs de la santé et elles ont dû faire face à des situations extrêmes dans un contexte marqué par la discrimination salariale car elles gagnent 23,7 % de moins que les hommes.
Le rapport indique également que le travail domestique rémunéré, qui représente 11 % des emplois féminins dans la région, a été l’un des secteurs les plus touchés.
'L’Amérique latine et les Caraïbes doivent investir dans l’économie et la reconnaître comme un secteur dynamique de la reprise, avec des effets multiplicateurs sur le bien-être, la redistribution du temps et des revenus, la participation au marché du travail, la croissance et le recouvrement des impôts', a déclaré la secrétaire exécutive.
Selon le document de la CEPALC, 56,9 % des femmes d’Amérique Latine et 54,3 % des femmes des Caraïbes travaillent dans des secteurs où la pandémie devrait avoir un impact négatif plus important sur l’emploi et les revenus, comme le commerce, le tourisme et l’industrie manufacturière.
Par exemple, le tourisme, où 61,5 % des emplois sont occupés par des femmes, a connu une contraction qui a touché principalement les pays des Caraïbes, où une femme sur 10 est employée dans ce secteur.
De même, Alicia Bárcena a estimé qu’il était urgent de renforcer les politiques en matière d’emploi et d’assurer la participation des femmes dans les branches dynamiques de l’économie et de combiner les mesures de soutien à l’emploi et à la relance avec celles visant à atténuer la perte de revenus.
Alicia Barcena a conclu qu’il est essentiel de progresser sur la voie de l’égalité entre les hommes et les femmes, d’éviter l’aggravation de la pauvreté chez ces dernières et de promouvoir des politiques fiscales, d’emploi, productives, économiques et sociales, qui protègent les droits acquis au cours de la dernière décennie et s’attaquent aux inégalités à court, moyen et long terme.
(Source:PL)